Une erreur de la nature. Deuxième partie. - Histoires de Sexe

Une erreur de la nature. Deuxième partie.

... miroir, j’ai un peu l’impression de ressembler à un Yeti. Je m’en inquiète auprès d’elle. — Je sais, mais je t’assure qu’il ne s’agit pas de l’un d’entre nous… Et puis, le Yeti, ça n’existe pas, rigole-t-elle.— Tout à fait… C’est un peu comme les Neandertal, dont l’espèce a disparu il y a des millénaires. Cette fois, elle éclate de rire. — Purée, je ne sais pas qui est cette Tracy, mais elle a bien de la chance. Si tu arrives à la sauver, promets-moi de revenir. Je suis sur le point de lui dire que l’on n’en est hélas pas encore là, lorsque j’entends du bruit dans ce que j’appellerais bien le couloir, c’est Norbu. — Ah, tu es habillé, ça tombe bien. J’ai deux personnes à te faire rencontrer. J’ai naturellement une certaine appréhension à mettre le nez dehors, d’autant que la tempête redouble. Je relève mon col, serre ma capuche, et à mon grand étonnement, je n’ai pas froid. Seuls les gants sont un peu grands, mais cela reste très supportable. Pourtant, ma montre m’informe une fois de plus que nous sommes largement en dessous de moins quarante. Une fois à l’intérieur de la salle commune, j’ouvre ma veste. Voilà que je me surprends à avoir trop chaud ! Un comble par moins vingt ! — Je te présente Jennifer, que tu n’as pas vue hier. Je vous laisse, j’ai un truc à faire, et elle va t’expliquer. Je remarque que son épaisse veste de laine est délicieusement arrondie au niveau de son abdomen. Elle en sourit. — C’est mon ventre qui t’étonne ?— Pas vraiment. Vous savez, être ...

... enceinte, ce sont des choses qui arrivent…— Pourtant, tu devrais.— Ah ? Pourquoi ?— Regarde-moi bien, regarde-moi attentivement. Regarde mon front, mes yeux, mon menton. Tu ne remarques rien ?— Ben, heu… Soudain, je comprends. Si j’avais fait attention, je l’aurais remarqué tout de suite : elle n’est pas une Neandertal. — Eh oui, je suis une Sapiens. Mais ce n’est pas cela le plus intéressant pour toi : voici le père de mon enfant… L’homme qui se retourne en souriant a, quant à lui, le physique parfait du Neandertal. — Ce n’est pas possible, nos deux espèces ne sont pas interfécondes… Tracy me l’a dit et répété, nous ne pouvons pas nous reproduire… C’est impossible…— Eh bien, il faut croire que, quelquefois, ça l’est. L’article du journal scientifique me revient soudain, nous aurions trop d’ADN en commun pour que nos deux espèces ne se soient pas mélangées. Après tout, Tracy avait peut-être tort. — C’est d’ailleurs pour cela que ma sœur, Tessa, va t’accompagner jusque chez toi. Son mari aussi ira avec vous, puisqu’elle aussi attend un enfant, mais depuis beaucoup moins longtemps que moi.— Et son mari est également un…— Bien évidement.— Ce n’est peut-être pas la peine qu’elle vienne, elle, dans son état ? Ce n’est peut-être pas la peine non plus de la séparer de son mari, cela peut très bien être quelqu’un d’autre de chez vous.— Non, pour au moins trois raisons : déjà, ils parlent tous les deux notre langue, c’est plus simple. Ensuite, il te faut un porteur sain, ce sera lui. Mais ce ...