Ma déchéance.
Datte: 06/07/2020,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
... genoux me font mal, j’ai mal à la tête, j’ai soif, je souffre de l’estomac... Elle, dans le canapé a bu deux whiskys bien tassés, passés devant moi plusieurs coups de fils à des inconnus à qui elle a expliqué une bonne douzaine de fois tous les détails de son infortune. A sept heures du soir, elle parait souvenir que j’existe : « Tu es toujours là toi !? » J’articule un timide « oui… » « Disparais vite ! Je ne veux plus te voir ! Allez dans le placard ! » Je rampe prudemment vers le placard à balai où je sais que je vais trouver la réserve de bouteilles d’eau et de lait. De quoi apaiser ma soif… Passer la nuit dans ce réduit de 2 m2 ne m’enchante guère mais je suis soulagé de ne pas devoir quitter l’appartement… Je me réveille au petit matin, courbatu et hébété… Qu’est- ce que je fais là affalé sur ce tas de serpillères et de sacs, dans l’obscurité la plus totale ? D’un seul coup, les évènements de la veille me reviennent en mémoire avec, omniprésente, l’image de Julia furieuse, son regard, ses paroles, ses insultes… Une sourde angoisse me monte aux tripes. Que va-t-il se passer maintenant ? Julia va-t-elle me pardonner mon infidélité ? Va-t-elle me jeter dehors comme un malpropre ? C’est ce que je crains le plus en fait, sachant que sans domicile, sans travail et… sans elle je ne suis plus rien, je n’existe plus… Retourner Place du Tertre, galérer pour vendre mes croûtes à des touristes ignares et radins serait au-dessus de mes forces. C’est fou comme je regrette et comme ...
... je culpabilise… Je mérite tout ce qu’il m’arrive, je me suis cru plus malin que les autres et voilà où cela m’a mené… La sonnerie assourdie du réveil m’arrache à mes pensées. Je colle mon oreille à la porte tentant d’entendre les bruits rassurants du lever de ma chérie. Comme je l’aime, comme je voudrais être avec elle, près d’elle en ce moment !! Cà y est je l’entends bailler, je la vois s’étirer, sortir ses jambes du drap… dans mon imagination… Elle s’est levée… J’entends maintenant le claquement de ses mules sur le plancher. Elle approche dans le couloir… Je me redresse, persuadé que la porte va s’ouvrir… Mais non, les pas s’éloignent dans la cuisine. Elle chantonne en se préparant un expresso… Qu’est- ce que je ne donnerais pas pour déguster moi aussi un bon café ! L’odeur du pain grillé s’insinue sous la porte me rappelant que je n’ai pas mangé depuis hier midi. Soudain la sonnerie de son portable : « ti ta ti tata » je le reconnaitrais entre mille. Elle se met à parler en riant de temps à autre. Je n’entends pas ce qu’elle dit mais il me semble qu’elle est avec une personne très proche : sa voix est douce, le ton chaleureux…Une de ses amies sans doute. Je suis terriblement jaloux ! Je voudrais tant qu’elle me parle encore comme cela à moi, mais ce n’est, hélas plus possible... Elle arpente le couloir dans ma direction tout en discutant. Je saisis une phrase au passage « toujours dans son placard… » Qui cela peut-il bien être pour qu’elle lui confie que j’ai passé la nuit ...