Le flou orgasmique - Histoires de Sexe

Le flou orgasmique

... de telles critiques ! Son regard se fait soucieux. Je l’ai blessé dans son orgueil de mâle et - pire - de photographe. — Bah… C’est que… J’ai l’impression… que… Je tente de bredouiller un je ne sais quoi pour rattraper la situation. — T’aimes pas quoi ? Dis-le ! Je pensais pourtant que cela te plairait comme série.— C’est peut-être moi, mais elles sont floues, tes photos ! Je lance cette phrase à toute vitesse, en espérant que le choc ne sera pas trop brutal. Et sa réaction me surprend, car il se met à rire et se tape le front d’une claque. — C’est toi la meilleure, quand même ! Bien sûr que c’est flou ! C’est même fait exprès ! Tu n’as jamais entendu parler du flou artistique ? Toutes mes photos sont légèrement floues, VOLONTAIREMENT.— Ah ! Je comprends mieux ! Dans ce cas, tes photos sont très bien ratées - enfin, réussies, vu que c’est le but. Je sais plus ! Je rougis, consciente de ma bêtise. Il me prend dans ses bras. — L’affaire est réglée. Je ne te demanderai plus d’avis en matière de flou. Allez, comme promis, je suis à toi. Tout ce travail m’a épuisé. Et toi, tu me fais trop rire. Tu vois, si tu m’accompagnais dans mes expos ! Tu verrais que parfois, d’autres photographes qui exposent à côté de moi font du flou artistique, et ça t’empêcherait de me faire des frayeurs sur mon travail !— Hinnnnnnnn, c’est malin ! Monsieur Je-sais-tout ! N’empêche que je vois pas l’intérêt de faire des photos floues. Surtout quand on fait une école de photographie où on t’apprend à ne ...

... pas en faire !— Ah oui ? Tu ne vois pas l’intérêt ? Je vais te montrer, moi… Au même instant, il se rapproche encore plus de moi, se saisit de mes lunettes sans que je puisse réagir et il me les enlève. — Attends, je ne vois rien sans elle. Rends-les-moi ! Mes mains tâtent dans le vague à la recherche de mes lunettes. — Faux ! Tu vois, mais flou. Tout est différent, maintenant. Cette situation a même d’incontestables avantages… Mon voleur de lunettes profite de ma faiblesse pour commencer à me chatouiller. On se bagarre comme deux enfants dans une cour de récréation. Lui me chatouillant et moi me débattant, criant à tue-tête pour qu’il stoppe son manège. Peu à peu, il m’éloigne de son petit labo, sans doute pour éviter que notre jeu ne détériore son matériel. J’arrive enfin à me saisir de ses poignets et je reprends mon souffle. Mon adversaire, conscient de sa force, fait céder peu à peu mes avant-bras et il arrive à poser sa bouche contre la mienne. Ce premier baiser est tendre. Deux bouches qui se frôlent sans aucune autre volonté. Le deuxième est plus fort et il est le détonateur d’une multitude d’autres baisers de plus en plus osés. Nos bouches s’ouvrent et nos désirs s’expulsent. Il me prend dans ses bras. Je n’ai qu’une image floue de mon homme et je devine une lueur dans ses yeux. Nos pas nous entraînent dans le salon, nous nous écroulons sur le canapé. On s’échange mille caresses, mille baisers. On s’enlace en se susurrant des mots tendres. Ma vue est trouble et mes ...