Natasha & Franck (16)
Datte: 10/07/2020,
Catégories:
Transexuels
... certes spartiate mais l’idée d’une nuit à la belle étoile enchantait tout le monde. En espérant que les moustiques ne nous gâchent pas ce petit plaisir… Le lendemain, nous reprenions la route, direction Stavanger. Le choix musical d’Alexandra était tout aussi suave que celui de Kristina la veille. Sophie B. Hawkins ouvrait le bal de sa voix puissante et sensuelle, nous invitant à la rêverie sur une route toute en longues courbes qui ondulaient entre forêts et lacs. Nous avancions sans difficulté, à peine ralentis par quelques camions ravitaillant les villages épars de la région. Si la route n’était pas parfaitement plane, le relief était surtout là pour varier les plaisirs de la conduite. La belle Sophie reprenait « I want you » de Bob Dylan. Une version aérienne qui m’évoquait un aigle planant de toute son envergure, se laissant porter par les courants chauds ascendants de la voix. Je me souvenais encore de la première fois où j’avais vu la chanteuse interpréter son premier succès : « Damn, i wish i was your lover ». Outre la chanson elle-même, j’étais tombé sous le charme de cette américaine à la blonde chevelure exubérante. Si la majorité des hommes citait volontiers des noms d’actrices ou des mannequins comme archétype de la femme sexy, pour ma part, c’était toujours des chanteuses qui me venaient à l’esprit. Sigrid, qui me connaissait forcément moins, approuvait mon analyse sur le sujet et s’empressait de me questionner et tentait de deviner mes goûts en la matière. ...
... Je lui racontais combien de fois j’avais pu acheter un disque après en avoir vu la pochette. Bien sûr, j’essayais toujours d’écouter avant d’acheter, afin d’éviter les mauvaises surprises. Mais j’en avais eu beaucoup de bonnes. Quelques années après avoir découvert Sophie B. Hawkins, dans une caverne magique où se vendaient des disques d’occasion, j’avais flashé sur la pochette d’une chanteuse suédoise à la chevelure tout aussi fournie. Sigrid allait souffler son nom mais Alexandra mis son index devant la bouche de la norvégienne pour lui imposer in extremis le silence. Elle fouilla dans la boite à gants. Elle fit défiler la liste des répertoires de la nouvelle clé USB, puis, ayant trouvé ce qu’elle cherchait, elle se retourna vers Sigrid. Les premières notes de « Mary, Mary » résonnaient dans les hauts parleurs. Je reconnaissais sans peine le premier album de Rebecka Törnqvist. Sigrid restait médusée. Elle ne s’attendait pas à écouter un album d’une chanteuse suédoise mélangeant pop et de fortes influences jazz dans le véhicule d’un groupe jouant du metal. Même si être fan de metal n’excluait en rien la possibilité d’apprécier d’autres styles musicaux. Stavanger, la capitale du pétrole norvégien était encore à plus d’une heure de route. A partir de là, la tournée deviendrait un prétexte pour jouer aux touristes. Le relief était de plus en plus marqué et la route ne s’embêtait plus dans des contours. Les tunnels se succédaient et s’allongeaient au fur et à mesure que nous ...