1. Natasha & Franck (16)


    Datte: 10/07/2020, Catégories: Transexuels

    ... manière de te rebeller contre tes parents, ce tatouage ? ─ Non, absolument pas. C’était plutôt pour me rebeller avec mon père. Il a toujours été non conformiste. Et ma mère aussi. La soirée fut calme, hormis quelques gémissements de-ci de-là. Plus jouissances feutrées qu’orgasmes éruptifs. Soirée qui glissait peu à peu dans une longue nuit réparatrice, suivie d’un énorme petit-déjeuner que nous avions lamentablement loupé la veille. Nous quittâmes Oslo sous un soleil de plomb. Aucun d’entre nous ne s’attendait à une pareille chaleur sous cette latitude. Tom conduisait la voiture de Sigrid en compagnie d’Ingrid et sa sœur nous avait rejoints dans le van. Sortir de la capitale fût chose aisée. La plupart des habitants de la ville étaient partis en vacances. Il y avait cependant un minimum d’activité dans le centre ville, mais les plus petites villes que nous traversions sur notre route vers Kristiansand avaient, dans les cas les plus extrêmes, l’air de villes fantômes, chères aux westerns du cinéma américain. Kristina, dans un reste de fatigue ou dans un élan de romantisme, avait choisi un tout autre registre musical pour nous accompagner sur la route. La guitare aérienne et la voix débonnaire de Mark Knopfler ajoutaient une mélancolie étrange à ces villes désertées. Alexandra, avachie contre la portière, conduisait d’une main. Elle suivait la mélodie en contre-chant et sa voix claire s’accordait parfaitement sur celle un peu bougonne du leader de Dire Straits. Arrivé au terme ...
    ... de l’album, Kristina en sélectionna un autre sur la clé USB. Sarah Mc Lachlan. Une arme de destruction massive. Aucune des femmes à qui j’avais fait écouter cette chanteuse n’avait résisté plus de quinze minutes. Une voix angélique pour des mélodies et des arrangements diaboliques. Une chanson comme « possession » me collait toujours des frissons et ce n’était pas la seule. Sigrid semblait vouloir se briser les côtes pour se blottir encore plus contre Kristina. Une musique bien plus calme que celle que nous avions écoutée jusqu’à présent nous suivait au fil des kilomètres. Nous arrivâmes au Kilden Teater dans la première moitié de l’après-midi. Le bâtiment à l’étrange architecture se trouvait sur une île qu’on pouvait rejoindre par un petit pont. L’entrée ce faisait par le quai. La façade de verre contemplait l’ouest et la vue sur la baie inondait le hall du soleil de l’après-midi. Un mur constitué de planches de chêne ondulait telle une succession de vagues irrégulières. Ce mur avait l’étonnante particularité de s’élever du sol en formant un angle approximativement de quarante cinq degrés. Il grimpait si haut que la pente le transformait finalement en plafond, puis il franchissait la paroi transparente et s’élançait jusqu’à la bordure du toit. Sigrid proposa de nous passer d’hôtel, le camping sauvage étant une pratique courante et autorisée dans le pays. A quelques centaines de mètres derrière la salle de concerts un pré descendait en pente douce vers l’eau. Le confort était ...
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