1. Les bonheurs de Sophie(7)


    Datte: 01/08/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... compte à rebours d’une lancinante graduation vers l’orgasme. Une morsure pour introduire la jouissance, la devancer et ensuite l’accompagner. La douleur et l’extase sont maintenant indissociables… Perdue dans ses pensées, elle ouvre la porte de l’appartement. Se débarrasse de son duffle coat, monte dans sa chambre. S’arrête un moment sur le seuil comme à l’orée d’une déception. Immuables, sur l’étagères, la bible et quelques romans édifiants ; implacables la croix au-dessus du lit et la vierge en plâtre sur la commode. Le couvre lit est gris, les rideaux ternes. La fadeur de ce décor l’assaille, elle le découvre comme pour la première fois alors qu’elle baigne dedans depuis sa plus tendre enfance. Il est frappé d’obsolescence. Il n’évoluera jamais. C’est elle qui a changé. Elle ôte son pull. Observe devant la glace ses seins qu’elle a tant dénigré. Les globes ronds endoloris la défient. Ils s’autonomisent vis-à-vis du complexe d’être une femme. Ce complexe, transmis par maman, ne lui appartient plus. L’homme l’en a déshéritée. Les rainures rouges sur les mamelons insistent sur l’extrême sensibilité de ces extrémités auxquelles elle s’est rendue. La brûlure stagne à la surface de son épiderme comme un rappel de l’exigence intérieure qu’il a bien fallu satisfaire. Elle dégrafe sa jupe affronte le constat invraisemblable : elle a marché dans la rue sans culotte, le sexe imbibé de cyprines. Les traces prégnantes de jouissance collées à sa toison tardent à s’évaporer. Le clitoris ...
    ... vorace, les lèvres rassasiées, ressassent la même litanie : tu as joui. Tu as joui. Tu as joui. Sophie répète à son reflet ces mots, consciente de ne pas en saisir toute la portée ; elle a été emportée si loin de l’entendement. Si près de l’inconcevable. Son sexe la nargue de plus belle : tu t’es faite pipi dessus. Pipi dessus. Dessus et devant un homme… La honte intégrale pour des sensations inouïes. Confusion extrême d’un soulagement coupable : l’urine qui coule, la tiédeur doucereuse du liquide, un abandon illicite et pourtant sans réserve, un suave avilissement, une transgression qu’habituellement seuls les songes autorisent. A ne reproduire sous aucun prétexte. Elle ne retournera jamais chez cet odieux personnage, au mépris rédhibitoire. Elle n’est pas servile. Sous la douche, elle se lave avec soin. Mais la saleté reste incrustée dans son esprit décidemment bien complaisant. Faute d’être chassée, cette crasse grisante et capiteuse prend tous ses aises. Sophie sort de la douche, s’enroule dans un drap de bain et s’allonge, sur le dos, sur le lit. La culpabilité hante ses pensées, mais son corps, lui, n’a jamais été aussi détendu, apaisé. Elle s’endort… Se réveille en sursaut. Maman cogne à la porte de la chambre, entre sans être invitée. L’inquisitrice veut savoir : « Alors comment s’est déroulée ta confession ? - Très bien maman. - Tu vas te repentir ? Faire pénitence ? - Oui maman. - Pauvre pécheresse ! J’ai été trop laxiste avec toi, pas assez sévère. J’espère qu’il ...