1. La négociation


    Datte: 06/08/2020, Catégories: fh, Collègues / Travail voiture, volupté, pénétratio,

    Comme une prostituée de luxe, elle m’attendait toujours au même endroit, moi qui passais si souvent sur ce trottoir-là. Matin et soir, ses yeux de chat capturaient mon imaginaire. Irrésistiblement, mon regard se laissait entraîner le long de ses courbes généreuses. Je divaguais au creux de ses hanches racées avant de me perdre dans le sillage de sa croupe de pur-sang. Me magnétisant, elle laissait entrevoir dans son espace intime les cuirs les plus fins que lustraient les lueurs caressantes des spots. Jour après jour, elle était là, fascinante d’extravagance et de finesse, offerte dans son écrin de lumière de l’avenue Kléber. J’étais fou de cette voiture. Une Anglaise, une grand-tourisme Continental, dont je n’ai pas besoin de citer la marque pour signifier qu’elle était l’apanage d’une élite. Je m’arrêtai devant la vitrine en posant mes yeux sur sa robe bleue nuit. J’avançai instinctivement la main comme pour la toucher, caresser ses galbes puissants et provoquer l’ardent feulement de ces douze cylindres en prélude à d’excitantes ivresses. — Vous en avez envie, n’est-ce pas ? Absorbé par mes rêveries, je n’avais pas remarqué la présence à mes côtés d’une jeune femme à longs cheveux. Je l’ignorai d’abord, mais en me tournant distraitement vers elle, son visage fin et gracieux me subjugua par sa beauté presque irréelle. Vêtue d’un ample manteau noir ne faisant pas mystère de ses galbes suggestifs, elle portait un ample chapeau à la mode d’où ruisselaient d’affriolantes ...
    ... boucles brunes. Ses bottes à talons hauts la mettaient à mon exacte hauteur. Elle me considérait, les mains dans les poches et le rictus insolent. La noirceur de ses yeux exerçait sur moi un intense pouvoir d’envoûtement. — Effectivement, j’en ai très envie ! Murmurai-je sur un ton plus qu’équivoque. Elle me répondit avec un sourire complice. — Voulez-vous bien me suivre, monsieur, je serai votre hôtesse… Elle poussa la porte en verre du magasin d’exposition et je la suivis. Son regard m’attira dans ses filets, et la gaine interminable de ses bottes, dans les mailles de ses bas résille que laissait paraître son manteau. Elle me présenta la voiture, l’air très sûre de son produit. Etait-elle responsable des ventes ou simple stagiaire ? Au fond de la salle, derrière une baie vitrée, son collègue ou patron conversait au téléphone avec un probable client. Elle mit la main sur sa fermeture éclair. Dans l’embrasure de sa pelisse, une ceinture à chaînette étalait en arabesque ses éclats métalliques sur une courte jupe de cuir en accord avec un haut tout aussi chic et sexy. Elle fit le tour de la voiture en m’expliquant ce qu’un connaisseur comme moi savait déjà et que je n’écoutais de toutes façons pas, occupé que j’étais à l’appréhender de mes sens. Sa voix douce et onctueuse de femme râpait sur les « r » en des accents virils quand ses fiers talons marquaient leur emprise sèche sur le marbre froid. À la fois soumise au client roi mais de toute évidence capable de fermeté au moment de ...
«1234...8»