1. Une inconnue dans l'autobus


    Datte: 10/08/2020, Catégories: f, Collègues / Travail bus,

    Elle est là, devant moi, comme souvent le matin dans l’autobus. Elle semble si fière, si différente, si mystérieuse. Et je la regarde du coin de l’œil, avec curiosité. Sa présence me dérange légèrement. Puis je ferme les yeux, en attendant d’arriver à mon travail. Je laisse mes pensées vagabonder. Mon corps se rappelle encore la folle soirée d’hier, avec mon copain. Il m’a vraiment sauté dessus, un mâle en rut n’aurait pas mieux fait. Il faut dire que cela faisait trois ou quatre jours qu’on n’avait pas fait l’amour, alors c’est sûr que les hormones reviennent en force. Une autre journée qui commence, un peu grise avec de la bruine de printemps. C’est une de ces journées où la déprime s’installe lentement, rien qu’à regarder le ciel et le béton uniformément gris. Mais je ne dois pas me laisser abattre. Après tout, j’ai tout pour être heureuse, alors pas d’apitoiement inutile, ce sera vite terminé et je retrouverai mon chéri ce soir. Il est si grand, si fort, si viril, si protecteur, je suis tellement bien dans ses bras, je ne l’échangerais pour rien au monde. Et de plus, il me satisfait sur tous les plans. Oui, tous les plans. Au lit, c’est un lion féroce ou une panthère en chasse. Il me prend toujours par surprise. Il sait quand sa proie, en l’occurrence moi, est prête à subir les pires outrages. Bon c’est vrai qu’on s’en tient aux galipettes "normales", sans accessoire, sans perversion, mais on n’en a pas besoin, le désir est toujours aussi présent après ces cinq années de ...
    ... cohabitation. J’ouvre les yeux le temps de repérer si mon arrêt est proche. Encore cinq minutes. Je les referme vite, pour profiter de ces moments de repos volés au transport en commun. Le temps d’un battement de cils, je constate qu’elle est toujours là, debout tout près de moi. Comme elle monte après moi, elle ne trouve forcément pas souvent de place. Elle semble avoir le même âge que moi, je n’ai donc pas à lui céder la place. J’ouvre les yeux, je me lève, j’avance vers la porte, l’autobus s’arrête, je descends, ma routine quotidienne est bien enclenchée. Je n’ai pas de parapluie, à quoi bon ? J’aime quand l’eau coule sur mon front, j’aime sentir que mon corps est humide. Bien sûr, ce n’est pas très pratique pour travailler, mais je ne suis qu’à deux pas de mon bureau, alors je ne m’embarrasse jamais d’un accessoire qui ne ferait que m’encombrer. Tout au cours de cette journée triste, je n’ai pas grand chose à faire. Mon bureau est posté le long de la fenêtre et je peux donc rêvasser un peu. Mais avec ce ciel lourd de nuages, mes pensées ne sont pas très joyeuses… Je me morfonds sur mon ennui quotidien, ma réalité morne et ma routine. Un mot qui me revient un peu trop souvent en tête à mon goût. Je suis heureuse avec mon copain. On est un couple joyeux, c’est-à-dire qu’on se fait beaucoup rire, que l’amour entre nous est un jeu plutôt rigolo, et que tout se fait avec simplicité. Justement, tout est trop simple. J’aimerais un peu de piquant pour sortir du cercle infernal du ...
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