-
Addicte (6)
Datte: 16/08/2020, Catégories: Lesbienne
... mollement. – C’est un simple essai, ça n’arrivera pas. Tu as vu son travail, ne me dis pas que tu le trouves vulgaire. Je m’habille comment à ton avis ? L’absence de réponse immédiate me plongea dans le doute. J’abreuvais la pauvre de questions au téléphone ou à sa pause depuis une semaine. – Tu devrais rester naturelle, conseilla Juliette en extirpant un jean et une chemise de mon armoire, mets-toi en valeur sans tomber dans la provocation. C’est un rendez-vous business, pas un rencart. Une fois encore ma complice se montrait d’une grande aide. Talya connaissait Agnès alors la déduction s’était imposée, mais je pouvais aussi me tromper malgré une petite musique obsédante trottait dans ma tête. – Je ne devrais pas plutôt mettre une robe ? – Ce serait bien si tu en avais une convenable dans ton armoire, désolée. Mieux vaut le bon vieux jean. Je laissai tomber le peignoir humide de la douche pour apparaître nue. Juliette ne s’offusqua pas d’une situation banale entre copines, elle embrassa ma joue. – Je te laisse te préparer, moi je dois retourner au boulot. Tu me raconteras. Je rejoignis la rue Royale en métro. Heureusement qu’un immense portrait de Talya à hauteur de la Galerie MR 13 signalait l’événement du jour, sinon j’aurais raté la salle dissimulée dans une cour intérieure. La présence de la célèbre photographe attirait du beau monde, pas uniquement des badauds. Une colonne de chasseurs d’autographes extirpée d’un groupe de curieux retint mon attention. L’attroupement ...
... de loin ressemblait à un animal bizarre dont la queue ondulait entre les photos exposées. Je parvins à distinguer Talya installée à une table chargée de livres, mieux valait m’armer de patience. Contre toute attente, insensible aux sollicitations diverses, la personnalité du jour se leva pour ajuster la veste au col Mao du tailleur pantalon beige de lin en harmonie avec son teint. Brisant sans complexe le cercle compact des curieux interloqués, elle se dirigea sur moi au grand désespoir de certains notables amers de se faire voler la priorité par une gamine inconnue. – Axelle chérie ! s’exclama Talya en forçant son bel accent slave. Enfin te voici. Il n’y en a plus pour longtemps, attends-moi. La bise sonore sur la joue provoqua une légère rumeur vite estompée par le retour de la photographe à sa place. Je n’avais pas eu le temps de placer un mot. – Elle est heureuse de vous voir, nota une touriste intriguée. C’était réciproque. Phénomène inexplicable, j’avais senti dès la première rencontre que Talya avait un rôle à jouer dans mon existence ; lequel restait à définir. Conviée au buffet sitôt la fin de la séance de dédicace, me frayer un passage dans la horde de journalistes intransigeants releva du parcours d’obstacles. – J’ai eu peur que tu ne viennes pas, lança Talya faussement désinvolte avant de se tourner rassurée face aux objectifs des photographes avides de sensationnel. Reste près de moi, je n’ai pas envie d’affronter ça toute seule. « Ça » c’était l’incontournable ...