Addicte (6)
Datte: 16/08/2020,
Catégories:
Lesbienne
... suis invitée par la maison du couturier Lacroix qui s’associe à la promotion de mon bouquin, ils espèrent me récupérer pour assurer les photos des prochains défilés à Rome et à Paris. Le pouvoir de l’argent me surprenait, on tenait encore à ses illusions à 18 ans. Je me laissai pourtant prendre par le luxe. La voix mielleuse de la réceptionniste m’arracha un frisson tandis qu’elle présenta une clé magnétique à sa cliente. – Vous n’avez pas de message, mademoiselle Amaliev. – Merci. Attends-moi ici, rit Talya amusée de me savoir mal à l’aise. J’en ai pour une petite minute. Elle disparut en direction des ascenseurs. L’hôtesse me considéra avec amabilité, le fait d’avoir enfilé une petite robe d’été à la place du jean délavé me réconfortait à peine. J’avais hésité à mettre celle offerte par Agnès. Mon choix s’était finalement porté sur une autre plus courte mais moins effrontée au niveau de la poitrine. – Vous pouvez vous asseoir, mademoiselle. Vous souhaitez un rafraîchissement ? Je refusai d’un sourire poli, un œil attentif à l’ascenseur. Celui-ci entama sa descente après moins d’une minute d’arrêt. – Tu as faim j’espère, glissa Talya à mon oreille en reprenant ma main dans la sienne. Je n’ai rien avalé depuis ce matin. La douce chaleur de sa paume me ravit. Un taxi appelé par la réceptionniste nous déposa chezGeorgette, un restaurant bon ton sans être chic situé entre Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse. On s’installa à la terrasse dans une courette ouverte sur la rue. ...
... L’espacement entre les tables donnait une impression d’intimité inhabituelle à Paris. J’avais l’impression de découvrir la capitale par les adresses du guide Michelin. – Quand tu as dit qu’on allait dîner, j’ai eu peur que ce soit à ton hôtel. – Pourquoi ? s’amusa Talya de ma gêne. Le service y est parfait. De toute façon, on ne peut y prendre que le petit déjeuner. Le regard impertinent, elle posa une main douce sur la mienne à plat sur la table pour l’empêcher de trembler. Son attitude tint autant de la bonne amie que de l’ensorceleuse, au point que je n’arrivai plus à raisonner. – On pourrait s’embrasser auJardin de la Villa sans créer la moindre polémique, c’est un endroit discret, s’empressa-t-elle d’ajouter. Et puis l’adresse de ce restaurant est en bonne place sur le guide friendly parisien cher au milieu homosexuel. Ça jasera dans les salles de rédaction si un journaliste nous remarque. La déclaration à l’effet d’une bombe me cloua sur la chaise. Par chance, personne ne semblait à l’écoute aux tables voisines. Peut-être afin de me permettre de digérer l’info, Talya prit le temps de commander une double vodka, je me laissai tenter par un porto. – J’ai la réputation d’apprécier les femmes, surtout quand elles sont jeunes et jolies. Tu ne le savais pas ? Internet ne révélait pas tout. Sa franchise me déboussola, la main sur la mienne se fit caressante. Talya se découvrait insolente, fière de la voie qu’elle avait tracée. Je réussis à bredouiller quelques mots. – Non, je ...