1. Le prix à payer (2)


    Datte: 17/08/2020, Catégories: Hétéro

    ... l’arrière. Durant le trajet les deux hommes parlèrent du projet. Irène se disait qu’elle allait faire la potiche durant tout le repas… mais une potiche souriante. Elle ruminait un peu en silence. Si au moins avec ça elle avait une prime, ça aurait été mérité, surtout s’ils décrochaient finalement le contrat - ce qui semblait en bonne voie - mais elle ne se faisait aucune illusion. A son âge il ne fallait pas la ramener, et être contente d’avoir encore son job. Elle n’oserait même pas réclamer. Au restaurant, dans la petite salle chaleureuse et calme qu’elle connaissait, on les installa sur une petite table ronde. Elle avait son patron presque en face d’elle et Mr Buzzato à sa droite. Alors qu’elle s’attendait à ce que les deux hommes se parlent affaire durant tout le repas sans lui prêter aucune attention, sans s’adresser à elle, comme si elle était une chaise, le client, à chaque phrase qu’il prononçait, la regardait autant que son directeur, comme si elle était une interlocutrice de même importance. Bien entendu, elle ne mouftait pas. Mais souvent, Mr Buzzato lui lançait des petites interrogations anodines, comme "N’est-ce pas, Mme Langeais ?" en réponse desquelles elle se contentait de sourire poliment ; ou bien il appuyait ses propos comme s’il attendait d’elle un acquiescement. Bien entendu, son directeur, fidèle à lui-même ne lui adressait pas un regard, comme si elle n’était pas présente. Il lui faisait bien sentir, par son attitude, que si elle était là, elle le ...
    ... devait uniquement au client italien. Irène laissait vagabonder son esprit, essayant de garder à son attitude une apparence de présence attentive. Mr Buzzato dut s’en rendre compte à un moment donné, car profitant d’un rare blanc dans la conversation il lui toucha le bras : " - Ça va, Mme Langeais ? — Oui très bien, Mr Buzzato." Il eut un petit sourire entendu : " - A la bonne heure." Malgré son fort accent, il montrait une parfaite maîtrise du français, et avait, en fin de compte, de très bonnes manières. Il était particulièrement élégant, ne trahissant pas la réputation qu’ont ses compatriotes. En fait, avant qu’il l’interpelle, elle était en train de se demander pourquoi il était si plein d’attentions envers elle, petite secrétaire de direction. Les Italiens ont une parfois cette réputation de séducteurs invétérés, pouvant aller jusqu’à la vulgarité quand ils entreprennent les femmes, mais ça n’était pas le genre de cet homme, dont les manières étaient plutôt raffinées, et ça n’étaient que des clichés, de toute façon, se disait-elle. Et puis, si celui-ci cachait son jeu et un goût immodéré pour les femmes, elle l’imaginait plutôt s’intéresser à des femmes plus jeunes, de moins de quarante, quarante-cinq ans. Elle, elle avait atteint un âge auquel les femmes ne s’attendent plus trop à faire l’objet d’un rentre-dedans. Bien-sûr, elle avait bien remarqué durant la discussion animée quelques œillades à la dérobée sur les rondeurs de sa poitrine qu’elle ne pouvait pas cacher, bien ...
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