1. Bal masqué (9)


    Datte: 23/08/2020, Catégories: Transexuels

    19- Mamie servit le repas. Si jusqu’à présent je ne l’appréciais guère, il en était autrement de sa cuisine qui était à son image : raffinée. C’était d’ailleurs la seule motivation qui me poussait à faire le voyage. Malgré tout, mes grands-parents ne cessaient de me dévisager. — Alors comme ça tu as décidé de vivre comme une femme, lança Mamie — Oui, répondis-je. — Et pourquoi ? Qu’est-ce qui te plait ? — La mode, les couleurs, les textures, marcher sur des talons hauts, me maquiller. — Et pour la poitrine ? — Artificielle. Pour le moment. — Comment ça « pour le moment » ? — Je vais commencer un traitement hormonal. — Tu vas aller jusqu’à l’opération ? — Je ne sais pas. A priori, non. En fait, ce qui me plait le plus, c’est l’apparence. Pas forcément d’être une femme complète. J’en restai là. C’était vrai bien sûr. Mais je ne pouvais décemment pas parler de mon attirance pour les deux sexes. — Mais alors, pourquoi les seins ? insista Mamie. Parce que si c’est juste pour les vêtements, tu peux très bien de passer de poitrine. — Sauf que j’aime aussi les dessous. — Je vois, je vois, dit-elle sans plus insister. Le lendemain, je décidai de me conformer au dress-code de ma grand-mère avec une jupe, des escarpins et un chemisier. Pour les dessous, un ensemble blanc classique et des bas autofixants. — Beaucoup mieux, commenta simplement Mamie. On sortit se promener en ville pour admirer les décorations de Noël. — Tu te débrouilles bien. Tu as un jolie démarche, très féminine, me ...
    ... complimenta Mamie. J’avoue que je craignais le pire. — Merci Mamie. Le compliment venant d’elle m’alla droit au cœur. Il était vrai qu’elle plaçait la barre très haut. Papi nous prépara du café et du thé qui nous réchauffèrent après cette promenade. Le vent s’était levé, amenant avec lui une averse glaciale, presque neigeuse. — Viens avec moi, me lança Mamie Intriguée, je me levai et la suivis jusque dans sa chambre. — Je suis contente que tu aimes t’habiller en fille, commença-t-elle, que la mode te plaise. Et que tu apprécies les dessous est signe de raffinement. Je vais te faire un aveu. Quand j’ai rencontré ton grand-père, il m’a annoncé d’emblée la couleur. Pour lui, une femme se devait d’être bien habillée et bien apprêtée en toute circonstance. Cela signifiait des tailleurs, des escarpins et surtout des bas. Pas de collants qui faisaient fureur à l’époque. Un fétichiste, je me suis dit et j’ai bien failli ne pas aller plus loin. Mais j’ai dit : « D’accord. A condition que tu mettes la main au porte-monnaie ». Et il l’a fait. Le pire, c’est que bien qu’étant cheminot, il en faisait autant de son côté. Alors régulièrement, il m’offrait des fringues et surtout des dessous. Et il n’a jamais arrêté. Elle ouvrit les tiroirs de la commode, remplit à craquer d’ensembles de lingerie souvent noirs et blancs. Le tiroir inférieur ne contenait que des bas. — Tu en portes ? demanda-t-elle — Ça m’arrive, régulièrement — C’est bien. Tu utilises quoi ? Porte-jarretelles ? Serre-tailles ? ...
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