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Bal masqué (9)
Datte: 23/08/2020, Catégories: Transexuels
... compris que la boutique fermée était celle de Lydie. — Je tenais une mercerie, dit Lydie. Petit-à-petit, j’ai commencé à vendre de la lingerie. J’ai pris ma retraite il y a un an maintenant mais j’ai toujours de fidèles clientes comme ta grand-mère. Et comme j’ai gardé contact avec mes fournisseurs, je continue de vendre quelques modèles. Lydie alluma les lumières. De lourds rideaux sombres nous cachaient de la rue. — Tu fais quoi ? Trente-six, trente-huit ? jaugea Lydie d’un œil expert. On va commencer par un classique. Elle déballa une gaine noire. Ce que je considérai comme un article de grand-mère justement. Je fis la moue. — Essaye d’abord, tu discuteras après, ordonna Lydie. Je m’isolai dans la cabine avec l’impression d’être tombée dans un traquenard. Je me déshabillai et regardai la pièce de lingerie qui n’était pas si moche. J’entendais Lydie faire l’article à ma grand-mère puis le bruit du rideau de la cabine voisine. Je sortis enfin. La gaine me serrait délicatement. — Alors ? Qu’est-ce que tu en penses ? — Je pense que je n’aurai jamais eu l’idée de mettre ce genre de chose. Mais j’avoue que ce n’est pas désagréable. — C’est ce que mes clientes disent toutes. Essaye ça maintenant. Mamie sortit de la cabine à son tour. C’était la première fois que je le voyais en petite tenue : un serre-taille noir posé sur un ventre plat qui ferait bien des jalouses. Je me changeai pour un combiné gaine. J’avais l’impression de revenir dans les années cinquante, au temps de la ...
... splendeur des pin-up. Cela me fit penser Dita Von Teese qui était tout ce qu’il y a de plus moderne. Les essayages se poursuivirent. Lydie ajustait les modèles rectifiant une jarretelle ou une bretelle. Mais parfois, il me semblait que les gestes se transformaient encaresses, surtout avec ma grand-mère. 20- On se rhabilla enfin. Mamie tint absolument à m’offrir trois modèles que j’avais eu le malheur d’aimer. — Tu m’intrigues, dit Lydie alors qu’on buvait un thé. C’est la première fois que je rencontre une personne comme toi. J’aimerai en savoir un peu plus, ton état d’esprit, pourquoi tu as décidé de vivre en fille. Tu veux rester dîner ce soir ? Je te ramènerai ensuite. Je ne m’attendais pas à une telle demande et je me tournais vers ma grand-mère. — C’est toi qui vois. Tu es une grande fille. — D’accord, dis-je plus par politesse que par réelle envie. D’autant plus que Lydie nous avait fait un prix sur nos achats. Mamie nous quitta en nous souhaitant une bonne soirée. — Charles, je te laisse préparer le dîner ? Je vais me changer. Je restai avec Charles qui me pressa de questions sur ma vie, mes études, ce que je voulais faire. Il me raconta sa vie de directeur marketing. Lydie revint enfin. Et quand elle avait parlé de se changer, j’avais juste pensé à une retouche maquillage. Elle avait remplacé sa robe par un tailleur et une jupe crayon, un chemisier pastel assez transparent pour prouver qu’elle ne portait pas de soutien-gorge, des escarpins vernis talons hauts et bride ...