Bal masqué (9)
Datte: 23/08/2020,
Catégories:
Transexuels
... autour de la cheville, bas couture et maquillage sophistiqué. La pin-up en chair et en os. Le dîner se résuma un apéritif dînatoire. Lydie se tenait près de moi tandis que Charles s’occupait du service. Je pouvais distinguer sans mal les jarretelles se dessiner sous le tissu. xhxnnir Encore une fois, je fus bombardé de question sur mon choix de vivre en fille, tout en tenant à garder mon intégrité physique. Si au début cela m’agaçait de raconter ma vie, au fur et à mesure des interrogatoires, j’en apprenais plus sur moi-même et sur la société, le clivage homme-femme que la tradition millénaire avait imposé petit à petit. Je trouvais de plus en plus ridicule cette séparation. Pourquoi un homme ne pourrait-il pas simplement, s’il le désirait, s’habiller comme une femme. Certes, tous les hommes ne pouvaient pas prétendre à la mode féminine. Les femmes s’habillaient souvent comme des hommes et personne n’y trouvait rien à redire. Mais quand c’était l’inverse, alors c’était le déferlement de critiques, moqueries, voire pire. Et plus je réfléchissais à ma condition, mes choix, et plus je cherchais à les affirmer, quitte à aller dans la provocation. Cette journée avec ma grand-mère et Lydie m’avait non seulement empêché de penser à Driss mais me poussait à abandonner toute idée de me fondre dans la masse pour éviter les ennuis. J’aimais les jupes, les talons hauts, les dessous sexys. Il n’y avait aucune raison que je m’en passe juste parce que quelqu’un avait décrété que ce ...
... n’était pas bien. Il était hors de question que je vive cachée pour être heureuse. La discussion sur moi dériva immanquablement sur ma sexualité. Lydie, comme beaucoup, restait intriguée. Homo ? Hétéro ? Je restais inclassable. — Mais alors, tu préfères les filles ou les garçons ? — Les deux, dis-je. Pourquoi devoir choisir ? Pourquoi ne pas faire seulement ce qu’on a envie, tant que ça ne porte pas préjudice à mon voisin ? La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, parait-il. — Tu as un amoureux ou une amoureuse ? — J’ai eu une liaison avec un garçon. Mais cela n’a pas duré. — Pourquoi ? demanda Lydie. — Il était promis ailleurs. Le poids des traditions. Mais de toute façon, ça n’aurait pas pu durer éternellement entre nous. — Oh, je vois, répondis Lydie, plus par politesse que réelle compréhension. Tu es donc ouverte à toutes propositions ? Je commençai à comprendre où le couple voulait en venir. Par contre, je me demandai quel était le rôle de ma grand-mère dans l’histoire. — Quand ta grand-mère m’a parlé de toi et si elle pouvait venir pour des essayages, j’ai dit oui tout de suite. J’ai entendu parler de travestis mais uniquement dans le cadre de spectacles. C’était l’occasion rêvée de rencontrer une personne comme toi. Ça c’est une première chose. La deuxième est que même si on n’a plus vingt ans, on reste encore très actif côté sexe. Et quand je dis actif, je parle de libertinage. J’ouvris des yeux comme des soucoupes, ce qui fit rire le couple. — Et oui, ...