1. Chroniques immortelles (31)


    Datte: 09/09/2020, Catégories: Lesbienne

    ... pas. C’est des caractères proche de l’arabe. Des mots se forment à leur lecture, mais ils n’évoquent rien. Je ne connais pas cette langue, même si quelques mots me disent vaguement quelque chose. Je suis embarrassée… Et puis une idée me vient. — Est-ce que je pourrai voir un peu les objets de cette sépulture ? — Oui bien sur… J’ai repensé au collier que m’a présenté Kemal le jour de notre rencontre. Il avait « enregistré » des mots, des images, il m’a « parlé ». Les uns après les autres, je prend en main l’épée, puis l’arc, effleure l’armure d’écailles. Et ce que j’espérais arrive. Des images se font dans mon esprit, des mots s’inscrivent dans ma tète. C’est peu mais suffisant. Je me remet devant la stèle, elle me parle à son tour. Je me met à lire à voix haute les caractères inscrits dans la pierre. Les hommes me regardent avec intérêt, Ayala avec étonnement. Altynaï avec admiration... — C’est une invocation, dis-je, une prière envers une puissance supérieure. En substance, çà dit « Tengri, ciel bleu éternel, accueille en ton sein cette fille de Begtse, notre sœur guerrière Orazaiym fille de Dana pour que son esprit rejoigne celui des anciennes dans les vertes steppes de ton royaume céleste». Le petit groupe semble pétrifié. Est-ce que j’en ai trop fait ? Ayala intervient alors. — Tu as parlé dans ma langue, me dit-elle avec étonnement. Comment la connais-tu ? — Je peux déchiffrer le Scythe tel qu’il était écrit il y a mille trois cent ans, dis-je. Ce qui est écrit ici y ...
    ... ressemble fortement. Je suis emmerdée. J’en ai vraiment trop fait. Je mens effrontément. Mais cet énorme mensonge passe… — Extraordinaire ! Lance Kemal. Beau travail Christine ! Donc cette femme s’appelait Orazaiym, et le fait que cette langue ait des racines scythes est tout bonnement fantastique ! — Ne nous emballons pas, intervient Stefan. Avant de l’affirmer, il nous faut beaucoup plus d’éléments dans ce sens. Je propose que l’on soumette à Christine tout ce qu’on a trouvé comme écrits et qu’elle en tire le maximum. Christine, tu prend un bloc et tu notes tout ce que tu déchiffres avec les références. — D’accord. Juste une question : Tengri je connais, c’est « le créateur », le dieu suprême du panthéon Mongol. Mais « Begtse », çà ne me dit rien ? — Begtse est le dieu tutélaire des Tamalzaïs, reprend Stefan. D’après la légende, c’est lui qui a fait d’une peuplade pacifique et ordinaire un peuple de guerriers appelé les Mongols. J’interroge Ayala du regard. Elle approuve silencieusement de la tète. Elle s’est redressée fièrement. Une immortelle, une descendante de femmes guerrières. L’est-elle encore elle même aujourd’hui ? Je ne vais pas vous saouler davantage, mais ces détails son importants pour la suite. La journée se poursuit comme un chantier archéologique normal sur lequel il est inutile de s’attarder, et il est tard lorsque le quatre-quatre prend le chemin qui va nous ramener à notre logis. A un moment nous passons un pont au dessus d’une rivière à fort débit lorsque ...
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