Louise - La neige
Datte: 13/10/2017,
Catégories:
fh,
inconnu,
froid,
Oral
... cette nuit, ou je ne m’en souviens pas. Petit baiser au réveil, déjeuner, et départ pour les Arbues. Le soleil n’est pas levé, mais il fait beau « à n’y pas croire ». La montée est un peu plus technique, avec de nombreuses conversions, et un peu plus longue qu’hier. Nous nous relayons souvent pour faire la trace. Petit sourire heureux, petite caresse du gant. Le soleil rougit d’abord les sommets lointains. Quand il nous atteint, il fait briller la neige, comme si toutes les étoiles d’hier soir avaient été semées autour de nous. J’ai à l’idée le titre d’Ann Suyin, « multiple splendeur ». Il fait encore très froid quand nous arrivons au sommet. Le panorama est fantastique, peut-être un peu fade avec ses teintes pastel trop douces. Je nomme les sommets à Bruno qui ne connaît pas bien ce secteur des Alpes. Petit repas de fruits secs et d’amandes, thé brûlant, et c’est la descente. Un délire de neige. La poudre sur la vieille neige transformée s’envole sans effort. On a l’impression de savoir skier ! Dans mon euphorie, et pour faire la maline, je fais une volte complète, parfaitement ...
... réussie, mais à la seconde volte, mes skis se révoltent, je vole et je me vautre spectaculairement, sans me faire mal. Bruno est naturellement mort de rire. Je récupère le bonnet et les lunettes qui se sont un peu dispersés, j’essaie de secouer toute cette poudre glacée qui m’est rentrée dans le cou. Je suis heureuse. Qu’est-ce que j’aime me rouler dans la neige ! Retour au refuge, rangement, nettoyage du fourneau et petit repas. Il est encore tôt, mais Bruno doit rentrer dans le Jura et nous descendons bientôt avec nos sacs plus lourds, mais toujours cette merveilleuse neige. On s’arrête de temps en temps, histoire de se reposer ou de faire un commentaire sur des traces d’animaux. J’ai le cœur un peu serré de savoir qu’on va bientôt se séparer. Nous évitons les vrais contacts, qui ne pourraient être que dérisoires. Petits sourires, peu de mots. Nous arrivons à skis au parking. Quel confort ! Échange de coordonnées, de téléphones, et d’adresses courriel. Nous nous offrons un long baiser de vieux amants, puis Bruno s’en va. Je le regarde partir une larme au coin de l’œil, et le cœur bien chaud.