Défaillance technique - Histoires de Sexe

Défaillance technique

... suis censé jouer l’eunuque du harem ?— Il voudrait que tu développes un nouveau truc. Un truc spécial. Vraiment très spécial, que tu es le seul à pouvoir faire. Tu vois ce que je veux dire ?— Non, je devrais ?— C’est quoi l’indice le plus élevé à la coupure que tu es capable de donner à un câble ?— Je suis à cinq. Mais si tu me laisses me remettre au boulot, je ne devrais pas tarder à frôler le six. Sauf que ce n’est plus du câble, mais du kevlar.— Du synthétique, qui résiste à la coupure et à la chaleur ?— Yep ! À poids égal, c’est cinq fois plus résistant que l’acier. Très léger, ça ne bronche pas jusqu’à 250°C, encore moins au froid.— Et c’est confortable, j’imagine ?— Euh, confortable ? C’est pas dans le cahier des charges d’une attache industrielle, que je sache.— Ben justement, si ! Une attache un peu spéciale…— Ah, punaise, tu ne vas pas me dire que vous vous la jouez SM entre deux séances du conseil d’administration ?— Pour être franche avec toi, ce serait plutôt genre preux chevalier partant en croisade, qui veut se garantir la fidélité de la belle.— Tu n’es pas dans le bon atelier… En plus, te concernant, mes fantasmes me pousseraient plutôt dans la direction opposée, genre partie fine avec les trois mousquetaires.— T’as quarante-huit heures pour mettre au point un truc inamovible !— Ah bon ! C’est sans conditions, j’imagine. Et pour les essais ?— Quand tu veux, suivant tes besoins, pour autant que ce soit entre les murs de la boîte.— Et mes envies, qui s’en soucie ...

... ? hasardé-je, pour tâter le terrain et être sûr que je ne rêvais pas.— Si le résultat est bon, la princesse sera magnanime.— C’est le contrat pourri par excellence. Si le résultat est bon, tu n’auras justement plus rien à offrir !— C’est toi l’inventeur ! Rien ne t’empêche de prévoir un passage secret jusqu’à la citadelle, susurra-t-elle avant de me laisser seul avec ma longue liste de désirs inassouvis. Ceci dit, il y a pire, comme motivation à l’excellence. J’ai passé la nuit à bidouiller, toronner, souder, étirer, écraser, cisailler. Le lendemain matin, j’avais une première ébauche. Maïté sembla satisfaite du résultat. Très satisfaite même. Dérogeant aux règles qu’elle avait instaurées, elle fit preuve d’une belle créativité pour les essais. Contre toute attente, elle se comporta comme si ça l’excitait de pouvoir se mettre à poil devant moi, qui plus est sur ordre du patron. Peut-être aurais-je dû m’inquiéter d’un éventuel contentieux entre elle et lui. Une incartade à faire payer comptant. Son soudain enthousiasme pour les choses de la chair aurait pu le laisser supposer, mais je n’en tins pas compte. Trop heureux de l’aubaine, je pris ce qu’elle m’offrait et m’en contentai. Nous entrâmes alors dans une dynamique infernale. J’informais Maïté par courriel de l’avance de mes travaux. En retour, elle me donnait par texto une heure et un endroit où la rejoindre. Nous nous précipitions alors dans un lieu discret, où nous pouvions en toute tranquillité ajuster le prototype et ...