1. Première guitare


    Datte: 26/09/2020, Catégories: fh, jeunes, inconnu, vacances, campagne, caférestau, autostop, amour, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme préservati, init, roadmovie, coupfoudr, occasion,

    ... doigts, sur une boîte à sardines ? ajoute-t-elle enthousiasmée de trouver quelqu’un appréciant la même musique qu’elle. Elle a ditpasser la nuit. La nuit, pas la soirée. Mon cœur tape à tout rompre. Je me retourne pour voir combien de clients sont encore attablés, qui pourraient retarder l’échéance. Nous sommes seuls. Trop occupé à la contempler et à boire ses paroles, je n’ai pas vu les habitués quitter les lieux. J’essaie de détourner la conversation, en proposant d’aller chercher la patronne pour payer nos repas, avant de… Elle me laisse m’empêtrer quelques instants, puis m’annonce que tout est déjà réglé. Même cela, je ne l’avais pas remarqué. Elle a ditpasser la nuit, comme elle aurait ditétancher sa soif ousortir regarder les étoiles. Ce truc immense, inconcevable pour moi sans un minimum de mise en scène, semble lui être parfaitement naturel. Comme si rien n’était plus normal que d’avoir envie d’un mec, maintenant, comme elle a eu envie de son omelette tout à l’heure. Sauf qu’en l’occurrence, l’omelette, ou plus exactement le mec, c’est moi. Et qu’après avoir lancé sa petite phrase anodine, elle semble attendre une réponse de ma part, sourire aux lèvres. Rien ne se passe comme je me l’étais imaginé dans mes rêves. Je reste pétrifié, la tête vide, sans la moindre idée de ce que je pourrais proposer à une fille de cette trempe, déstabilisé par le nombre de gars que je lui suppose avoir rencontrés au cours de son périple. Même si elle est restée très discrète sur ce ...
    ... point jusqu’à maintenant. La patronne m’offre une excellente diversion en annonçant qu’elle souhaite fermer le restaurant. Il va falloir sortir, marcher côte à côte dans la nuit avant de trouver un gîte. Impatient de me retrouver sur un terrain de séduction mieux connu, je me lève en manquant de faire tomber ma chaise, remets mon sac sur mes épaules et me dirige vers la sortie. La patronne m’interpelle avant que je passe la porte. — Hep, jeune homme ! C’est moi qui vais me coucher. Vous, vous tenez compagnie à la demoiselle. À moins que cela vous dérange ?— Euh, non, bien sûr que non… c’est que…— À la bonne heure ! J’ai mis un matelas et quelques bougies dans la petite salle à côté de la cuisine. Je vous confie la boutique. Si vous partez tôt demain, laissez la clé dans le bac à fleurs à gauche de la porte. Dormez bien ! Et soyez sages, hein, ajoute-t-elle en embrassant affectueusement la fille. Retour à la case départ. Je danse d’un pied sur l’autre au milieu de la salle, mon sac toujours sur les épaules. — Si tu posais ton barda ? Et d’abord, montre-moi ce machin bizarre qui dépasse de ton sac ? C’est avec ça que tu accompagnes tes chansons ?— C’est juste un ukulele. Rien à voir avec ta guitare.— Fais-moi découvrir tes talents cachés… Au hasard,Emmène-moi, puisque tu sembles connaître. La douzième chanson, celle que j’ai été incapable d’harmoniser correctement, à laquelle j’ai fini par renoncer. Si je me plante, elle va me jeter. Elle a beau faire preuve d’une grande patience ...
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