1. Premières découvertes


    Datte: 29/09/2020, Catégories: fh, inconnu, Collègues / Travail sales, odeurs, pénétratio, journal, aventure,

    ... une femme lorsqu’il a voulu m’empêcher de venir, n’a pas voulu risquer à nouveau mon courroux. Il m’a laissée faire. Je suis fourbue et j’ai des ampoules. Mais je suis fière. Après tout, mon grand-père était paysan, mon père est un ouvrier décoré dans l’ordre du mérite de Stakhanov : j’ai de qui tenir ! Nous avons trouvé trois petits animaux fossiles. Je pense qu’un seul est vraiment intéressant, mais j’ai ramené les trois, pour examen approfondi ultérieur. Je les ai enterrés dans une sorte de silo creusé par notre guide derrière la cabane. Le permafrost, c’est plus efficace qu’un congélateur… Et puis, ça ne tombe jamais en panne ! Comment disait mon frère quand il était responsable du matériel à l’armée ? Ah oui : « Camarade Général, tout tombe en panne selon les prévisions ! » Il disait ça, et il riait, il riait ! Il racontait cette blague à la fin des soirées, quand il avait bu beaucoup de vodka. Il disait toujours la même blague, et il riait à chaque fois, il riait comme si elle était nouvelle… Le guide n’a pas l’air de comprendre pourquoi on garde ces animaux dans un silo. Il m’a demandé : — Pour manger ? Je lui ai répondu sévèrement : — Non, pour la science ! Pour l’Institut ! Et pour la révolution.— Bien, Madame professeur. Il avait cet air penaud et servile. Je déteste cette attitude bourgeoise contre-révolutionnaire. Il m’a lancé encore un regard, étrange, indéchiffrable, avant de se remettre à creuser. Demain, nous devrions recevoir la pelleteuse mécanique ...
    ... demandée hier par radio. Les fouilles pourront aller beaucoup plus vite, alors. Mais il faudra être d’autant plus prudent pour ne pas abîmer les fossiles. Je surveillerai moi-même les opérations. Iouri n’a qu’à bien se tenir ! Vive la science, vive la révolution ! * * * Tempête de neige aujourd’hui. Le bureau nous a dit à la radio que la pelleteuse était bloquée. Nous avons rangé nos notes, travaillé un peu, puis nous avons joué aux cartes en buvant de la vodka. J’ai la tête qui tourne, j’ai bu autant qu’eux. Il n’était pas question de démériter face aux hommes. Demain, retour aux fossiles. Maintenant je vais dormir. Vive la science, vive la révolution, vive la vodka ! * * * Ce matin, j’avais mal au crâne. Les hommes n’étaient pas vaillants non plus. La tempête soufflant toujours, nous nous sommes levés tard. L’après-midi, le temps s’était amélioré. Iouri et Ivan sont allés voir le chantier. Ils m’ont dit : « Aujourd’hui, on ne creuse pas, pas la peine de venir. » Même le guide, ils ne l’ont pas pris avec eux. Iouri est vraiment étrange parfois. Je me suis retrouvée seule avec le guide. Je ne savais pas trop comment me comporter avec lui. J’ai travaillé sur mes notes en l’ignorant totalement. Quand j’ai relevé la tête, j’ai vu qu’il réparait une parka en peau. Il avait une grande aiguille recourbée, un fil solide, et il cousait. Je me suis approchée et je l’ai regardé faire. Je ne voyais pas bien, il travaillait vite, au milieu de cette peau et ces poils. Pour détendre un peu ...