Rencontre de M - Histoires de Sexe

Rencontre de M

... saurai à quoi m’en tenir et te foutrai la paix. Tu n’entendras plus parler de moi, tu seras libre comme l’air. J’attendais qu’elle me dise quelque chose, une explication ou peut-être simplement « Merde », qu’elle se mette à chialer. Rien. Je m’énervai et me mis à gueuler : — RÉPONDS !…— Tais-toi, crie pas… Tu n’as pas compris que je t’aime, que je t’ai dans la peau ? Tellement que je veux vivre avec toi et pas sans toi la plupart du temps. Tu n’as pas compris que t’attendre la plupart des jours pour seulement quelques heures par-ci, par-là c’est intenable, invivable pour moi… J’en deviens folle à la fin… T’attendre, toi… Attendre un coup de téléphone… Attendre, toujours et toujours… Que devient ma vie ? Tu y as pensé ? Tu t’imagines ce que c’est que de t’attendre à longueur de soirée au chalet ? Espérer pouvoir, enfin, te serrer dans mes bras contre mon cœur, sentir ta chaleur, entendre le son de ta voix, mais je ne peux que me glisser toute seule dans mon lit tout froid. Je t’espère même la journée pendant bien des week-ends. Au début c’était supportable, maintenant, je n’ai plus le courage. Quand vas-tu te décider à divorcer ?— Que veux-tu faire, maintenant ?— Je ne sais pas, je ne sais plus.— Maintenant, tout de suite, tu retournes dans la boîte ou je te ramène au chalet ? Après plusieurs minutes, elle me dit de démarrer et s’effondra, en larmes. Son corps était tout secoué de sanglots profonds. Je roulais tranquillement sur l’autoroute, perdu ...

... dans mes réflexions. Je comprenais son désarroi, son besoin d’être ensemble mais, ce n’était pas simple pour moi non plus. Il y avait le boulot, le conseil municipal et les garçons. Je tournais et retournais tout ça dans ma tête. J’aimais, réellement et profondément « M ». Elle me manquait autant que je lui manquais. Il me faudrait, maintenant, mieux m’organiser afin de lui apporter un peu plus de présence. Ses sanglots se calmèrent au niveau de Limoges. Puis, ostensiblement, elle se rapprocha, posa sa tête sur mon épaule et me dit : — Je t’aime, ne me laisse pas trop seule, je ne pourrai pas tenir.— Je t’aime aussi, tu le sais, et je te promets de faire des efforts pour être plus présent. Nous fîmes le reste de la route sans dire un mot. Moi, absorbé par la conduite mais aussi par les dispositions que je devais prendre. Elle, probablement, bercée par ses rêves de vie commune. Arrivés au chalet, nous nous sommes étreints longuement, embrassés fougueusement et avons fait l’amour tendrement jusqu’au petit matin. C’était la première fois que nous nous réveillions ensemble côte à côte dans un lit défait. J’étais heureux. « M » était aux anges, ses rêves prenaient réalité. Par la suite, je m’efforçai de tenir ma parole. Je m’arrangeais pour être près d’elle plus souvent, plus longtemps. Je mettais, à nouveau, sur pied des soirées « ciné restaurant ». J’étais ravi et heureux de lui apporter ce bonheur. Heureux de la voir retrouver son entrain, son insouciance.