1. Compagnie solitaire


    Datte: 22/10/2020, Catégories: cérébral, Oral pénétratio, délire, sf,

    ... devant votre domicile (sauf la nuit quand vous étiez présent à ses côtés) je puis affirmer que votre épouse n’a pas rencontré d’amant, ni d’amante. Elle s’isolait parfois dans les toilettes de certains cafés ou dans des sanisettes, mais jamais accompagnée par que ce soit. Il lui est arrivé de se rendre dans des cabines d’essayage et de quitter la boutique sans rien acheter. Personne n’est venu la rejoindre dans les dites cabines. J’ajoute donc à ma note de frais les factures de quelques slips féminins ou tangas qu’il m’a bien fallu acquérir afin de mieux la surveiller. Je rappelle que je suis célibataire et peu porté sur la gent féminine. 5 – Cabinet du professeur André X…, psychiatre. — Voyons, chère petite madame, dites-moi tout !— Je n’ai rien à vous dire. Mon mari m’a obligée à venir chez vous, comme il m’a forcée à aller chez un exorciste. Nous sommes désormais en instance de divorce, je vous répète que je n’ai rien à vous dire.— Êtes-vous allée voir un conseiller matrimonial ?— Je n’en ai nul besoin.— Pourtant votre mari prétend que vous vous refusez à lui.— Et alors ? On appelait ça autrefois le devoir conjugal, ce qui montre bien que ce n’est pas un plaisir, mais la société a évolué depuis, Dieu merci. On condamne les maris qui violent leur épouse, maintenant.— Le pauvre homme ne vous a jamais violée ?— Il n’aurait plus manqué que cela !— Cependant… il prétend que vous vous donnez du plaisir toute seule, dans le lit conjugal, quand vous croyez qu’il dort.— Il fait ...
    ... donc semblant de dormir, le fourbe ! Mais il ment.— Il dit avoir des preuves : vos pyjamas humides, vos gémissements, vos petits cris de jouissance. Et même vos petites culottes qu’il hume discrètement quand vous en changez en rentrant de promenade.— Il ment parce que je ne me donne pas du plaisir toute seule.— Ne me dites pas que quelqu’un vous rejoint dans le lit conjugal, à l’insu de votre mari !— Je ne dis pas cela. Il s’agit de quelqu’un qui ne me quitte jamais.— De quelqu’un qui ne vous quitte jamais ?— Oui. Mon ange gardien. ooo000ooo — Je vous appelle un taxi, Chantal ?— C’est gentil, Émeline, mais j’en ai un qui m’attend en bas, répond Chantal Longpré-Verville, son téléphone à la main.— Vous êtes sûre que vous ne souhaitez pas rester dorm…— Je vous remercie infiniment, Émeline, mais une longue journée m’attend demain et j’ai besoin de mon rituel matinal pour affronter la jungle boursière dès l’aube.— Ah, les affaires, soupire d’un air entendu Émeline Delisle, baronne de Fresnay, qui n’a jamais ouvert un livre de comptes, ni présidé aucun conseil d’administration, ni, à vrai dire, travaillé de quelque manière en quarante-six ans d’enfance dorée, dont vingt-cinq au service biologique du baron sans concevoir un instant que sa situation s’apparente, aux yeux de femmes telle Chantal, à une forme sordide mais surtout désuète de prostitution. Encore que, si Chantal se retournait, elle décèlerait une ombre de tristesse teintée d’admiration dans les yeux attendris de la baronne, ...
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