Ne plus bouger. Ne plus bouger
Datte: 03/11/2020,
Catégories:
fh,
inconnu,
toilettes,
amour,
odeurs,
Masturbation
Oral
pénétratio,
fsodo,
ecriv_f,
15 heures. La bibliothèque est bondée : étudiants et enseignants s’y bousculent. La fin de l’année approche et tous les endroits qui contiennent livres et manuels ressemblent à des fourmilières en effervescence. Le mois de juin est étouffant. Paris semble avoir bloqué le thermostat sur 30°C, l’air est lourd, on respire mal et même le soleil semble avoir trop chaud. Il n’est même pas éclatant. Derrière la vitre, quelques voitures sont arrêtées au feu. J’ai chaud. Moi qui ne suis venue que pour chercher un peu de climatisation et un bon roman pour m’évader un peu, c’est mal parti. Il fait aussi chaud dedans que dehors, l’agitation ambiante me stresse plus qu’elle ne me détend, et le roman en question est plus que passable. C’est à regretter de ne plus être étudiante ! Au moins, je me sentirais concernée par les révisions et les examens. Je me sens lasse et inutile. Mon livre est ouvert, appuyé sur le coin de la table devant moi et calé sur mes cuisses. Je ne lis pas. Je scrute les lignes comme si elles contenaient la réponse. Pour éviter d’avoir trop chaud, je bouge à peine. J’écarte très légèrement les jambes pour que le livre ne tombe pas. Mes cuisses dénudées sous ma robe sont moites. Mes mains le sont aussi. Je pense. Je réfléchis. Je cherche au fond de moi pourquoi je suis venue ici. Ce n’est même pas la bibliothèque où je venais étudier. J’étais encore en province. Je cherche peut-être à retrouver une certaine insouciance et des préoccupations de toute jeune fille que je ...
... ne suis plus. Je ne suis pas du genre à fuir pourtant. Mais là, je subis la fuite de quelqu’un d’autre. Quelqu’un à qui je tiens beaucoup plus que je ne voulais bien l’admettre. Car c’est lui, lui à qui je pense, lui qui rend morose ce début d’été, lui qui me manque tellement. Il y a dix jours, cela aurait fait deux ans que nous aurions été « ensemble ». Mais voilà, je l’ai quitté. J’ai décidé d’arrêter une relation ouvertement déclarée comme « uniquement sexuelle », mais quand même avec « une amitié très forte entre nous » et puis « on peut parler de tout », mais « franchement, je n’arrive pas à nous projeter ensemble. » Eh bien, du coup, moi non plus, alors Basta ! Homme de ma vie, je te quitte, parce que je ne supporte plus que tu ne t’engages pas un peu plus. Je te quitte parce que moi, je t’aime à la folie et je deviens folle de chagrin quand j’entends ces mots-là. Je ne te demandais ni le mariage, ni la maison, ni les enfants, ni le chien, mais simplement de vivre notre liaison comme une relation établie, au grand jour, et plus cachée et secrète, même aux yeux de nos amis les plus proches. Je pense à nos jeux, à nos dissimulations pour sortir d’une soirée ensemble sans trop le montrer, pour n’avoir pas l’air au courant de choses que l’on s’était dites en n’étant pas censés s’être vus. Je pense à nos regards, à nos caresses, à nos nuits de câlins. Je pense à nos étreintes, à nos corps qui, privés l’un de l’autre plus de deux jours, se jetaient l’un sur l’autre comme deux ...