1. Au temps de l'amour courtois


    Datte: 17/10/2017, Catégories: fh, historique,

    ... Il prévient la servante qui laisse alors sa verge s’échapper de ses lèvres, elle l’agace juste du bout de sa langue et, soudain, il connaît une explosion de couleurs et d’étoiles. Arc bouté au bord de la cuve, il a manqué défaillir. Toutes deux le redressent d’un air amusé, terminent de le frictionner. Alors qu’elles entreprennent de le rhabiller de vêtements propres et neufs, un rire tonitruant éclate dans la chambre. Le comte est là, sa silhouette trapue apparaît dans l’embrasure de la porte. — Par Dieu, femmes, vous avez fait là belle besogne ! À l’entendre, il a découvert le ciel. C’est bonne chose, j’aime que mes hôtes soient bien accueillis. Finissez de le préparer. Enguerrand, je t’attends ce soir à ma table. D’ici là, prends un repos bien mérité. Et vous, mes donzelles, n’en abusez pas ! Même s’il est jeune et vigoureux, je veux qu’il garde des forces. À ce soir donc ! Et vint le repas du soir. Il ne s’agissait pas d’un grand banquet avec troubadours et ménestrels. Juste de larges morceaux de viande sur un tranchoir, une grosse tartine s’imbibant du jus de cuisson et un bon vin d’Aquitaine. Enguerrand fut quelque peu déçu, mais il fit bonne figure. Il fut cependant impressionné par l’élégance et l’allure de la comtesse. Mais celle-ci, après l’avoir salué avec grâce, ne daigna pas lui jeter le moindre regard, se contentant de piquer de son couteau quelques morceaux qu’elle portait ensuite à la bouche du bout des doigts. L’air lointain, elle semblait écouter d’un air ...
    ... poli, mais las les exploits accomplis en Terre Sainte par son époux auprès du roi Richard. — Oui, mes amis, cette guerre en Orient a été ce que j’ai pu voir de plus terrible. Là-bas, point de bonnes manières entre adversaires. Ni rançon, ni merci. Là-bas, on étête, on tranche, on éventre. Oui, là-bas, on tue ! Mais quel courage chez ces Grecs et ces Sarrasins. Et quelle cruauté. Elle n’a d’égal que le raffinement de leurs mœurs.— Dont vous avez ramené certains traits, semble-t-il, persifla un petit homme vêtu de bure, assis en bout-de-table.— Taisez-vous, l’abbé ! Le fait d’être le confesseur personnel de mon épouse ne vous donne pas le droit de me juger. Je suis empereur en mon logis. Et, à dieu ne plaise, j’entends bien profiter du temps qu’il me reste ! Buvons, compagnons, et levons nos coupes en l’honneur de tous ceux qui ont péri là-bas au-delà des mers et que l’on oublie déjà aujourd’hui ! À nos frères d’armes tombés dans la fleur de l’âge !Pro majore gloria dei ! Une ovation formidable retentit et la table trembla sous le martèlement des pommeaux d’épée.—Ingrata patria, ne mi ossa habebis, pensa Enguerrand.— Enguerrand, mon garçon, viens que je te présente ! Enguerrand est le fils d’un fidèle entre les fidèles. Il est ici pour apprendre le métier des armes. Et les bonnes manières, bien sûr. À nous de lui apprendre comment manier l’épée et à vous, madame, de lui apprendre comment se tenir. Un peu de douceur dans un monde de brutes, n’est-ce pas ? Sortant de sa rêverie, la ...
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