Atterrissage caliente à Fuerteventura (3)
Datte: 13/11/2020,
Catégories:
Hétéro
... et le resterait jusqu’au repoussage. J’entrai dans le poste de pilotage. Ingrid me rejoignit, s’approcha de moi en me tendant sa joue comme à l’accoutumée pour que nous nous fassions la bise. Il me sembla que cette fois-ci ses lèvres s’étaient un peu rapprochées de mes moustaches, ou prenais-je mes rêves pour la réalité ? Elle sentait bon le Chanel N° 5. Son chemisier bleu cobalt était bien rempli par deux seins qui tendaient au maximum le tissu aux reflets métalliques… deux seins qui avaient hanté mon dernier rêve ; mais chut : il ne fallait pas le lui dire ! — Humm ! J’aime ton eau de toilette. C’est quoi ? me demanda-t-elle en allemand. — Terre d’Hermès. Le tien est agréable également : du Chanel N° 5, si je ne me trompe pas, lui répondis-je dans la même langue. — En effet. Je vois que Monsieur est connaisseur ! me répondit-elle en prenant ma veste pour l’accrocher à un cintre ainsi que ma casquette pour la poser sur une étagère. Je pense que tu as passé un agréable séjour… — Qu’est-ce qui te fait dire ça ? — Tu étais en charmante compagnie avec la collègue française, le soir où l’on s’est vu ; elle te dévorait du regard ! — Tu crois ? — En ce qui me concerne, c’est ta vie, et je m’interdis de la commenter ou de te juger. — Et toi ? — Je me suis reposée ; je suis allée à la plage ce matin, puis cet après midi une bonne sieste. Elle est partie ? — Qui ça, « elle » ? De qui me parles-tu ? lui demandai-je, jouant celui qui tombait des nues. — Ta compatriote. — Je crois ...
... qu’elle est partie ce matin ; enfin, c’est ce qu’elle m’a dit hier au soir. Sur ces entrefaites, Erwin entra dans le poste de pilotage, ce qui coupa court à notre conversation. On se serra la main comme à l’accoutumée, il me fit son rapport verbal, me donna des formulaires à signer qu’il rangea dans l’une des mallettes, puis prit place dans son siège sur ma droite. Il actionna l’interrupteur du PMDG situé sur la console centrale, juste au-dessus des deux manettes de gaz et entre les deux roues de trim (compensateur de profondeur). Sur l’écran, tous les voyants se mirent à clignoter. Je lui passai la clé-mémoireFlight Data Memory qu’il plaça dans son logement, puis il appuya sur la toucheEnter. Sur les différents cadrans de l’afficheur noir, des chiffres verts se mirent à défiler verticalement à une vitesse vertigineuse. De ma place, derrière mon dos, j’entendais les passagers arriver à bord avec le traditionnel« Guten Tag. Willkommen am Bord der Wings Air Flug Gesellschaft. » Je vérifiai que tout se passait selon la procédure. Sur les instruments de réglage du pilote automatique, de nouveaux chiffres s’étaient affichés automatiquement : > Altitude : 9000 > Vertical Speed : 1300 > IAS-Speed : 250 > Baro : 29.92 IN > Bracke : RTO > … Du chinois pour les personnes non familiarisées avec l’aéronautique, mais le « B-A BA » pour un pilote de ligne. Les trois réservoirs étaient pleins, ce à quoi venaient s’ajouter le poids des passagers et celui des bagages ; tout à calculer et à inclure ...