1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (3)


    Datte: 13/11/2020, Catégories: Hétéro

    ... bête à cornes » et je poussai les gaz à mi-course. Les réacteurs se mirent à hurler. Tout l’avion se mit à trembler. Un coup d’œil sur les cadrans et j’annonçai : —Bremse aus ! —Brake out, over. L’avion démarra, avançant de plus en plus vite, gagnant de la vitesse : 90 nœuds…120…140. —V1, m’annonça le copilote, et aussitôt après :Rotation. Je tirai le demi-volant – la bête à cornes – vers moi : l’avion leva le nez, et le staccato des pneumatiques sur le béton s’estompa puis disparut. Le copilote annonça : — Ascendance positive. —Gear out. — Train rentré. —Flaps zero. — Volets à zéro… 2 500 pieds… 1200 au vario. Vitesse de montée : 230. 3 500 pieds… vario stable. Vitesse : 250… Et ainsi jusqu’à ce que l’on atteigne l’altitude de 9 000 pieds. — 9000 pieds, Commandant. —ALT : go. —ALT : green. —HDG : go. —HDH : green. —PA : go, and IAS go. —PA green ; IAS 250 green… Nous atteignons 10 000 pieds, Commandant. — Phare d’atterrissageout. —Landing out. —IAS : 290. — Vitesse : deux neuf zéro. L’avion, obéissant aux données entrées dans l’ordinateur de bord, s’était penché sur l’aile droite et prenait le cap au 045 tout en grimpant à 17 000 pieds. Je me décrochai, repoussai mon siège vers l’arrière, lui fis faire un demi-tour et je me levai. — Tu prends les commandes : c’est ton avion. Ce qui veut dire dans notre jargon qu’il était de surveillance en mon absence, car au niveau du pilotage – à moins qu’un pépin ne survienne – il n’y avait rien à faire. J’ouvris la ...
    ... porte de communication. Je dus frôler une grosse – Bavaroise, sans doute – qui prenait toute la place en attendant devant la porte destoilettes. En passant dans la travée centrale, je donnai un coup d’œil pour m’assurer que tout allait bien, puis j’arrivai au fond, « au royaume des filles ». Toutes les cinq étaient là. Ingrid me tournait le dos. Je plaçai une main amicale sur son épaule ; à travers le tissu de son chemisier, je la sentis frissonner. — Tout se passe bien ? demandai-je gratuitement pour me donner une contenance car je savais que tout allait bien avec Ingrid aux commandes de la cabine. —Alles paleti, Capt’ain ! me répondit-elle en me souriant. Vous voulez un café ? — Pourquoi pas ? Merci. Je ne sais pas, mais il me semblait que juste avant de se retourner pour me répondre Ingrid avait fait un mouvement qui colla sa hanche à mon bassin. Je devais me faire des illusions… surtout qu’exceptionnellement tout le personnel avait décidé de faire le retour en jupe et en talons hauts. Agnès me servit mon café et Ingrid abandonna le groupe pour rejoindre son poste à l’avant. Là encore elle me frôla en me souriant d’un drôle d’air, laissant sur son passage ce parfum qui me rendait dingue… et elle le savait ! Ce retour se fit au FL 320 (32 000 pieds) à la vitesse de 820 km/h, avec une météo paradisiaque. Nous allions gagner du temps car à cette altitude nous n’avions pas de vents contraires. Il y aura un chapitre IV intituléIntermède breton.      
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