1. Résonance primitive 2


    Datte: 14/11/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... voir qui ne soit artificiel dans ces rues. Les lumières sont froides, les façades tristes. Mon quartier n’est vraiment pas bandant. Il ne donne pas envie de se promener, seulement d’en sortir. Au bout de quelques minutes, la sensation de froid s’atténue et je pense à ce qui m’attends. C’est un jeu me dis-je, mais je n’arrive pas en m’en convaincre complètement. Cette relation malsaine révèle ma part de cruauté. Je la sens glisser sous mon masque et s’échapper, devenir vivante, autonome. Quand j’arrive chez elle, je n’ai plus froid du tout et l’endorphine fait son effet. Pas besoin de sonner, j’ai les clés. J’avale les trois étages de son vieil immeuble, ouvre sa porte, entre et referme derrière moi. Pas un bruit, à part le ronronnement un peu gargouillant du frigo. De la lumière en trois points. Sur ma gauche : la cuisine, porte vitrée fermé. Au fond du couloir : la source provient de la chambre à coucher. Sur ma droite : salle à manger et salon, mais la faible luminosité indique que la source est au salon. L’odeur de son appartement s’insinue en moi, enivrante, et excitante évidemment. Les seuls souvenirs que j’ai d’ici sont des souvenirs de cul. Je fais claquer le verrou d’un coup sec et signifiant. Je pousse doucement la porte de la salle à manger et m’avance sur le seuil, le regard porté là où je m’attends la trouver. Il est dur parfois de cacher son jeu, de dissimuler ses émotions. Encore plus quand elles vous sautent à la gueule. Stoïque, enfin j’essaie, je laisse ...
    ... échapper un sourire du coin des lèvres, mais la duperie est impossible. Nous savons tous les deux qu’elle a gagné ce coup. Il faut dire que son attaque est plutôt frontale. Elle est nue, presque nue. Trônant comme une reine lubrique au centre de son canapé. Les bras écartés, posés sur le sommet du dossier, le corps tendu et légèrement courbé. Ses jambes ouvertes sans pudeur, forme un W inversé et étiré. Et en son centre, en suspension, sa chatte lisse, offerte en première ligne. Son centre de gravité. Elle me sourit crânement. J’ai eu l’après-midi pour l’imaginer dans des tas de combinaisons, laissant aller ma libido se jouer de ma morale, et pourtant, je reste sans voix, déconcerté par cette vision terriblement charnelle. Son animalité me fige, mais mon esprit bouillonne. Mon regard s’arrache de son entre-jambe et je perçois l’ensemble. Elle a attaché ses cheveux en une queue basée haute derrière son crâne. Sa frange lui bouffe le front. Ses yeux pétillent. Sa délicieuse bouche maquillée de rouge à l’arrache, style Joker en fin de course, est carnassière. Elle porte un de ses colliers de chienne autour du cou, celui sans anneaux. Des bas noirs auto-fixant tranchent sur sa peau de rouquine, et ses converses oranges répondent à ses cheveux. Une parfaite faute de goût juvénile, comme un défi. Elle me rappelle ainsi son âge, et le mien par extension. Elle a 25 ans, et moi, plus de quarante. Évidemment, je la trouve belle physiquement, avec sa petite poitrine et ses seins prétentieux. ...
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