Bal masqué (8)
Datte: 14/11/2020,
Catégories:
Transexuels
... pudique pour se laisser aller à de telles familiarités. Maman avait pris soin de ne pas cuisiner du porc mais Papa ne pouvait pas faire l’impasse sur une bonne bouteille. Driss remercia chaleureusement Maman pour cette attention et ne critiqua aucunement la présence d’alcool sur la table. Sitôt le café pris, les filles s’isolèrent dans leur chambre. Et très vite, les bruits feutrés ne laissèrent aucun doute sur ce qui s’y passait. Driss me regarda avec un air coquin. On ne s’était vu qu’une fois dans la semaine. Et si mes envies me poussaient à en vouloir plus, la raison nous freina naturellement. D’abord, j’avais des études à mener. Et même si ce n’était qu’une prépa, le niveau était élevé. Ensuite, aussi généreux soit-il, Driss n’avait pas des moyens illimités pour payer un hôtel, fut-il bon marché. Je le pris par la main et gagnai ma chambre. Driss ne disait rien, ne m’imposait rien mais je sentis que mes dessous chics lui plaisait, rien qu’à voir ses yeux brillants lorsque ma jupe tomba au sol et la façon délicate de caresser le nylon qui recouvrait mes jambes ou de suivre la jarretelle jusqu’à mon string pour dégager mon sexe et le sucer avec gourmandise. Ces préliminaires ne firent qu’exacerber mon désir pour mon amant et son sexe qui allait me pénétrer jusqu’aux tréfonds de mon être. L’orgasme fut presque immédiat. Driss continua de me ramoner. Mes gémissements se mêlèrent à ceux de ma sœur et, quelques minutes plus tard, à ceux de Maman. Les semaines qui suivirent ...
... furent un enchantement. Driss s’installa chez nous. Mais il ne squatta pas pour autant. Il passait deux ou trois nuits dans sa collocation, ce qui me permettait de me reposer. Et d’étudier plus sereinement. Les menus du week-end étaient parfumés aux couleurs du Maroc. Sans parler des pâtisseries venues d’une de ses amies. Léa et Nadège instaurèrent une sorte de garde partagée : une semaine chez nous, une semaine chez Nadège. Mais le temps passa trop vite à mon gout et l’échéance inéluctable approchait à grand pas. Driss passa les deux dernières semaines la maison. On faisait l’amour tous les soirs, passionnément, presque frénétique, ne désirant pas perdre la moindre minute pour caresser et baisers nos corps. Nous passâmes notre dernière nuit à l’hôtel. On s’endormit tard dans la nuit. A mon réveil, Driss n’était plus là. Juste un mot sur l’oreiller. Et un écrin. « Pour ma princesse, ma perle du désert, celle qui m’a donné les plus beaux moments de ma vie. Je t’aimerai toujours. » J’ouvris l’écrin. Une fine chaîne en or sur laquelle était accrochée une perle grise. J’éclatai en sanglots. Je rentrai chez moi, totalement déprimée. Maman me serra contre elle, sans dire un mot, partageant mon chagrin. Dès le départ, je connaissais la règle et les risques mais j’avais beau y être préparée, la douleur était là, aussi forte que si Driss m’avait plaquée sans un mot. On avait convenu de ne plus s’appeler ni de nous donner des nouvelles. Loin des yeux, loin du cœur. Je me plongeai dans mes ...