1. Bal masqué (8)


    Datte: 14/11/2020, Catégories: Transexuels

    ... livres pour oublier Driss, sa peau, son odeur, ses étreintes. Même Léa et Nadège restèrent discrètes dans leurs démonstrations affectives et silencieuses dans leurs ébats. Les fêtes de Noël et de fin d’année se profilaient à l’horizon. Le thème du Nouvel An était les personnages du cinéma. J’annonçai que je n’y participerai pas. Ma séparation avec Driss ne m’incitait pas à faire la fête. Maman ne fit aucun commentaire sur ma décision. Mais j’aurai du savoir qu’elle n’en resterait pas là. Il était prévu que nous passions Noël chez mes grands-parents paternels, à Rennes. Mes grands-parents, Jacques et Sylvie étaient de jeunes retraités d’à peine soixante ans. Ils avaient eu Papa très vite. Un accident d’amour. Papi avait fait sa carrière à la SNCF comme conducteur de trains, tandis que Mamie avait lentement, mais surement, gravit tous les échelons qui allaient de la simple secrétaire-comptable à responsable de la paie dans une société spécialisée dans les réseaux télécoms. Un rachat suivi d’une restructuration l’avait incitée à profiter d’un plan de licenciement et de la prime substantielle qui allait avec pour profiter de la vie. Et de la vie, ils en profitaient ! Les billets de trains à bas prix les envoyaient visiter l’hexagone. Et c’était tout juste s’il ne fallait pas prendre rendez-vous des mois à l’avance pour aller les voir. Papa n’était pas fils unique. Il avait un frère plus jeune de dix ans qui vivait la tête dans les étoiles. Au sens propre du terme. Célibataire ...
    ... endurcit, il se baladait aux quatre coins de la planète, et plus particulièrement dans tous les observatoires pour mener à bien ses recherches en astrophysique. Philippe était l’extra-terrestre de la famille et on ne le voyait que très rarement. De même, Léa ne fut pas du voyage, ayant choisi de passer Noël dans la famille de sa copine. Mes grands-parents paternels ne m’avaient jamais vraiment intéressée. Toujours tirés à quatre épingles, je les trouvais pompeux, maniérés. En d’autres termes : chiants. Je ne les avais pas revus depuis le printemps précédent où ils étaient venus à Paris. A cette époque, j’étais punie de jupe et ils n’avaient vu que Thomas mais pas Sarah. Je ne savais pas non plus s’ils étaient au courant ou pas. J’avais bien essayé de leur tirer les vers du nez mais ni Maman, ni Papa ne m’avait répondue. J’en conclus que la surprise serait totale. Et ce fut le cas. — Mais qui est cette demoiselle ? demanda Mamie alors que j’entrai dans leur pavillon. — Ton petit-fils ! déclara Papa. — Allons bon ! Voilà autre chose ! Et c’est quoi cette lubie ? — Pour la faire court, Thomas, à l’occasion d’une soirée déguisée, a trouvé que s’habiller en fille était bien plus cool que d’être en garçon. Mamie me toisa de la tête aux pieds et inversement. — Pas très féminin ça, déclara-t-elle. kpakhhns C’est sûr que mon jean, mes boots à larges talons et mon pull ne rentraient pas dans la ligne des tenues dans lesquelles je l’avais toujours vue : jupe droite, jambes nylonnées, ...
«12...4567»