1. Karine devient réalité ?


    Datte: 19/10/2017, Catégories: fh, jardin, intermast, Oral

    Humilié ! Je me sens humilié ; après vingt ans de mariage, elle réussit encore à me vexer comme jamais. Cela faisait longtemps que l’on ne s’était pas prévu un petit moment à deux, sans nos enfants. J’ai donc décidé de prendre l’initiative ; je tenais à trouver un truc que l’on n’avait jamais fait. Mission accomplie. J’avais réservé dans un endroit branché parisien pour un dîner-spectacle. Au programme : bonne cuisine, concert de musiquesoul / rhythm’n’blues. Ça s’annonçait sympa. Le jour J arriva. Le matin, mon épouse avait enfilé une robe et des dessous sexy assortis. Une main baladeuse, je lui glissai à l’oreille : — J’ai hâte d’être à ce soir… Que s’est-il passé dans sa journée ? Je n’en sais rien. Toujours est-il qu’elle était en furie quand elle est rentrée. Elle râlait sur tout le monde. Rien n’allait, rien n’était à sa place ; tout était prétexte pour crier ! Je restais zen, tâchant d’éteindre tous les incendies ; mais rien n’y faisait. Le couperet tomba. Elle lâcha : — Et puis, on est obligé d’y aller, à ton truc, là ? J’étais effondré d’incompréhension. — Ben non : si c’est pour faire la gueule, ça sert à rien, mais…— J’ai pas envie ! m’interrompit-elle.— T’es sûre ? C’est ton dernier mot ? Pour toute réponse, elle commença à se déshabiller… J’enrageai : — Deux fois cette semaine, tu es sortie avec tes copines ; et moi, tu me plantes ! Je m’en souviendrai. Ce furent les dernières paroles que je prononçai ce soir-là. Un coup de fil pour annuler et au lit. Malgré ses ...
    ... tentatives de rapprochement (je la sentais penaude et peu fière), je suis resté obstinément de mon côté du lit toute la nuit. —ooOoo— Le lendemain, ma rage n’est pas tombée. Comme tous les samedis matin, je pars au parc pour mon jogging. En fait, j’ai surtout besoin de m’isoler, pas envie de courir. Mon bouquin avec moi, j’avise un banc inoccupé et ensoleillé (le dernier offrant ces deux critères indispensables à mes yeux). Je vais pour en prendre possession quand une charmante blonde semble avoir eu la même idée. — On partage ? me dit-elle. Elle est beaucoup plus avenante que je ne le suis, mais malgré mon humeur de chien, j’accepte. — Oh,Dernière nuit à Twisted River ! J’ai adoré ce livre, s’écrie-t-elle. Poli, je réponds : — Pour tout vous dire, je le reprends aujourd’hui. Je l’ai lâché à la moitié il y a quelques semaines, pour attaquerDôme de Stephen King, que je viens de terminer. Elle sourit et sort de son sac le tome 2 deDôme. — Coïncidence ! Ne me racontez pas, il ne me reste plus qu’une cinquantaine de pages à lire.— Aucun risque, je vous laisse finir et on en parle après si vous voulez ? Je m’appelle Bruno, ravi de vous rencontrer.— OK. Moi, c’est Karine ; enchantée. Je ne peux m’empêcher de m’esclaffer « Haha ! ». Limite vexée, elle rétorque : — Qu’y a-t-il de drôle ?— Rien, rien ce n’est pas vous… balbutié-je.— Quoi ? C’est le prénom de votre femme ? De votre maîtresse ?— Non, rien de tout ça ; ce n’est pas très racontable, c’est tout. Elle pose alors son livre : ...
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