Les casseroles - Histoires de Sexe

Les casseroles

... flatter, Mrza ! Il tendit la main par-dessus le bureau. — Donne, que j’y jette un œil.— Dois-je comprendre que je garde mon job, patron ? lui glissai-je en même temps que le carnet. Il ouvrit le calepin, tourna quelques pages et je vis à nouveau passer des étincelles dans ses petits yeux rusés, pendant que ses lèvres remuaient sur quelques jurons silencieux. Il referma l’objet, le posa devant lui sur le bureau et le caressa du bout des doigts. — Tu sais quoi, Mrza ? T’es encore plus crapuleux que moi.— Non, ricanai-je. Ça, c’est impossible. Inutile de me flatter.— Fous-moi le camp, Mrza, avant que je ne change d’avis ! Je t’appelle dès demain. J’aurai un truc pour toi. Je me détournai et ouvris la porte, pendant que Borowitz apostrophait Ghislaine : — Dis-moi, mon petit… Comment t’arrives à faire équipe avec cet enfoiré de mes deux sans attraper des boutons ?— J’sais pas, m’sieur Borowitz ! Mais des fois, c’est vrai, je m’interroge… +++++ Nous parcourûmes les premières minutes du trajet sans péter un mot. Je tenais le volant et Ghislaine boudait, mais j’attendais le moment où elle allait jeter la première banderille. Comme c’était toujours elle qui passait à l’offensive, je supposai qu’elle fourbissait ses armes, mais ces minutes de réflexion me permettaient de préparer ma défense et l’éventuelle contre-attaque. — Le boss, au moins, reconnaît ma compétence ! grinça-t-elle.— Pour ce que ça lui coûte !— Et en plus, il a raison : je devrais refuser de faire équipe avec un ...

... enfoiré comme toi !— Sûrement !— Je me demande pourquoi je me casse le cul à te sauver la mise. J’aurais dû te laisser dans la merde où tu t’étais fourré en pensant avec ta queue, comme toujours ! D’ailleurs, je crois que t’es incapable de penser avec autre chose que ça. Je serrai les dents et m’abstins de répondre. Elle avait raison : je m’étais foutu dans le pétrin et c’était elle qui m’en avait tiré. Une fois de plus. — Si j’étais pas arrivée, dans quel état tu serais, hein ? En train de crever dans un fossé ? Ou au fond du canal avec les pieds dans le béton ? J’aurais dû te laisser en plan, tiens ! Sûr que t’aurais regretté d’avoir niqué cette vieille peau !— Tu vas pas être jalouse, quand même ! Et d’abord, c’est pas une vieille peau !— Ben, si, c’est une vieille peau. Et puis je m’en fous. Je vais pas être jalouse de ça ! Pour qui tu te prends ? Y a seulement que tu ferais rater n’importe quelle enquête avec tes obsessions ! Quand je dis que t’as la cervelle au bout de ton bout… D’ailleurs, il suffit que tu tombes sur une suceuse de bite pour perdre la boule.— Nous y voilà ! Je l’attendais, celle-là !— C’est pas vrai, peut-être, que t’attends que ça ? Te faire sucer la bite ?— Tu as fait beaucoup de progrès.— Mufle ! La beigne atteignit mon oreille, mais le manque de recul n’avait pas permis à Ghislaine de frapper avec beaucoup de force. La voiture fit néanmoins une embardée et je redressai sa trajectoire en catastrophe alors qu’un autre véhicule nous croisait à grand renfort ...