Des fourmis et des loutres
Datte: 01/12/2020,
Catégories:
fh,
ffh,
hplusag,
frousses,
cocus,
inconnu,
forêt,
Collègues / Travail
strip,
Oral
délire,
humour,
Résumé : après l’automne et la chasse, voici la suite de mes mésaventures au travail, cette fois la fin du printemps et les bébêtes qui montent. (Épisode 1 :Qui va à la chasse… va à la chasse) Voilà bien longtemps que je n’ai eu une semaine sans rendez-vous plus qu’urgents, sans devoir courir d’un bout à l’autre du canton, sans supérieurs, ouvriers, bûcherons, chasseurs pressés ou surexcités. Je vais pouvoir faire ce que je veux, pouvoir faire ces petits travaux que je reporte à la Saint-Glinglin ou aux Calendes grecques. Pour ajouter à mon plaisir, il fait un temps sublime : juste un petit nuage pour faire beau, la température oscille entre 18° et 20° au lever du jour, 30° et 35° au plus chaud de la journée. Tôt le matin, je me prépare un pique-nique, mets dans mon sac un appareil photo et des jumelles, le tout en silence. Mon épouse dort encore ; je lui laisse un petit mot doux : Petit jeu entre nous, je lui laisse des messages bourrés de fautes ou en langage SMS : elle est prof de français et j’adore la taquiner. À cette époque où volent demoiselles et libellules (Zygoptera etEpiproctophora pour les amateurs éclairés d’insultes en latin), je connais un endroit magnifique ; de petits ruisseaux serpentent entre les tapis de droseras, de minuscules poches d’eau regorgent de grenouilles, y traînent aussi des lézards vivipares et des vipères péliades. Je vais tenter d’en photographier quelques spécimens. Avec un peu de chance, je trouverai une orchidée ou un busard ...
... Saint-Martin. Sylvie, une collègue du P.N.C,*** m’a certifié y avoir relevé des traces de loutres ; je ne me fais pas trop d’illusions : la loutre est nocturne, et surtout beaucoup plus futée que moi. Je laisse ma voiture à l’entrée du chemin et me voilà parti avec mon petit sac à dos. Je voyage léger aujourd’hui : même pas de téléphone, je ne veux être emmerdé sous aucun prétexte. Seule concession, une trousse de secours, au cas où… Mon épouse se fait toujours du souci quant à ma petite personne : elle craint les guêpes et les processionnaires. Du coup, je me promène avec mon adrénaline, une crème contre les piqûres d’insectes et un petit flacon de mercurochrome*. Ce coin de forêt est propice à la rêverie. Il paraît que des elfes, des dryades ou des fées s’y promènent parfois. J’avance en songeant à toutes les créatures mystérieuses qui grouillent sous mes pas, tout en écoutant les cigales, les mésanges et pics noirs. Après dix minutes de marche, j’approche de la zone en question, et ce que je perçois m’intrigue et m’irrite au plus haut point. Moi qui rêve de silence et de solitude, je suis servi ! Les bruits n’émanent pas d’elfes, de dryades, encore moins de créatures mystérieuses, mais d’humains mal embouchés. — Tu vas me laisser, saloperie…— Merde, il y en a partout !— Ça pique en plus, ça gratte.— Aaah, palàpalà ! Intrigué et exaspéré, je m’avance. En cette saison, je rencontre souvent des randonneurs plutôt calmes et discrets. Les personnes les plus bruyantes se rencontrent en ...