Bal masqué (1)
Datte: 04/12/2020,
Catégories:
Transexuels
... terre, des bottines rouges. — Approche et tourne-toi me dit-elle. Elle attacha un porte-jarretelles blanc autour de ma taille. Je n’en voyais pas l’intérêt mais bon, puisque je devais obéir sans discuter… — Assied-toi. Je vais te mettre les bas. Regarde comment je fais car le trente-et-un, tu le feras tout seul. Elle attacha les bas, blancs aussi et un peu épais, et me tendit un string que j’enfilai. La ficelle s’insinua entre mes fesses dans une sensation étrange. Je logeai tant bien que mal mon sexe peu volumineux. Je passai la blouse blanche qui me laissait les épaules nues et la jupe rouge qui m’arrivait juste au-dessus du genou. J’apprendrai plus tard qu’il s’agissait d’une jupe trapèze. Enfin, je chaussai les bottines. Certes, j’avais remarqué la hauteur des talons fins mais je n’y avais pas fait cas. Ce ne fut qu’une fois bouclé que je compris que la journée n’allait pas être de tout repos. — Ça te va comme un gant, dit Léa. — Oui, tu avais raison, dit Maman, il fait la même taille que toi. Avance un peu pour voir. Je fis quelques pas chancelant, cherchant à trouver un point d’appui. Léa m’offrit son bras en riant. — C’est pas gagné, se moqua-t-elle — Parce que tu as su marché avec des talons hauts de suite ? contredit Maman. Elle ne répondit pas. Elles m’emmenèrent dans le salon. Sur la table était posée la trousse de beauté de Maman. Pas besoin d’avoir fait des études pour comprendre la suite des opérations. Elles me tartinèrent le visage de crèmes et de coups de ...
... crayons, poussant le vice jusqu’à me vernir les ongles. Elle termina par du parfum et des bijoux. — Nickel ! dit Maman. Si avec ça elle ne gagne pas ! « Elle ? ». Maman avait parlé de moi au féminin ! Le monde à l’envers. Et je me demandais si ce prétexte du déguisement ne cachait pas autre chose. Il était presque midi lorsque Papa arriva de sa salle de sports. Sans avoir un corps d’athlète avec abdos en tablette de chocolat, Papa s’entretenait régulièrement en salle et par des footings le dimanche matin. Cela compensait tant bien que mal les déjeuners d’affaire. Il resta figé un instant, se demandant qui j’étais. — Alors là les filles, bravo ! Vraiment impressionnant. — Ah mais attends, tu n’as pas tout vu. Maman s’éclipsa pour revenir aussi vite, un grand sac dans la main. Elle en sortit une perruque blonde à cheveux longs qu’elle posa sur ma tête et surtout un manteau rouge. — Comment tu trouves notre petit chaperon rouge ? — Magnifique, répondit Papa subjugué. Tu aurais pu servir de modèle à Tex Avery. Laisse tomber, ajouta-t-il devant mon incompréhension. Je passai ensuite un sale quart d’heure, pour ne pas dire demi-heure, à faire les cent pas dans la maison pour dompter mes bottines. Léa s’énervait de ma maladresse tandis que Maman la calmait en disant qu’on ne marchait pas avec dix centimètres de talons en claquant des doigts. — On ne peut pas s’arrêter un moment ? demandai-je — Oui, bien sûr, dit Maman. Je m’affalai dans le canapé. Mais ce qui devait être un moment de ...