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L'instant suspendu
Datte: 04/12/2020, Catégories: ff, Collègues / Travail taille, intermast, Oral coupfoudr, fplusag, Lesbienne
... repousse.— Me crois-tu assez stupide pour penser que tu m’aimes ? répond-elle. J’en ai assez. J’aimerais que tout s’arrête, que le monde sombre. Que la vie même cesse d’être. — J’ai presque le double de ton âge, j’ai vu ton regard devant le tableau, me crois-tu assez cruelle pour exiger de toi un amour à vie, alors que de cette façon, je t’enlèverais ce que j’ai déjà perdu ? Pourquoi est-elle si lucide ? N’aurait-elle pas pu être stupide ? Me détester simplement, parce que je ne veux pas qu’elle m’aime ? Mes jambes se dérobent, les bras d’Iris me retiennent dans ma chute. Elle me soulève et me dépose sur le banc dans la salle de bain. Elle me couvre d’une serviette chaude, et de ses bras. Je suis à demi consciente, je l’entends m’appeler. J’ouvre les yeux dans un effort, elle est inquiète, je le vois à ses traits. Elle a l’air marquée par son âge, comme ça, et l’eau a atténué son odeur. Je m’en fous. C’est trop tard. Alors, autant boire ma douleur jusqu’à la lie. Je me blottis contre elle, l’embrasse et guide sa main vers ma peau. Durant ce qui me paraît des heures, elle me fait l’amour avec passion, fureur. Avec la rage que je ressens, qui m’a toujours animée en touchant une femme. On se ressemble plus que je ne le pensais. Pendant quelques murmures, nous faisons encore semblant de croire que tout ça n’est pas vain : — Iris ?— Oui, ma puce ?— Je t’en supplie, ne m’abandonne pas…— Je ne t’abandonnerai jamais mon ange. Je t’aime. Elle m’embrasse. J’aime son baiser, ses lèvres, ses murmures d’amour. L’amertume se mélange à mes larmes dans ma gorge. C’est moi qui l’abandonnerai.