Une travestie lesbienne (1)
Datte: 09/12/2020,
Catégories:
Transexuels
La femme de ma vie Assise à une petite table sur la terrasse du Drug Store, je réfléchissais à mon orientation sexuelle. Je n’ai rien contre les hommes, c’est juste qu’ils baisent mal. Mes expériences sexuelles avec d’autres femmes ont été plus satisfaisantes. J’admire les lesbiennes qui s’assument et qui militent pour nos droits. Malheureusement, je n’en suis pas une. Traitez-moi de tous les noms, mais j’aime bien mon placard. Ma vie sexuelle ne regarde ni ma famille ni mes collègues et à dire vrai, j’aimerais bien un jour leur présenter quelqu’un sans avoir à affronter leurs regards désapprobateurs. Je ne suis pas une lesbienne typique : quand j’étais jeune, j’adorais jouer avec des Barbies et j’aime la lingerie affriolante, bien que je sois trop timide pour m’en acheter. Le Drug Store est un endroit fantastique. C’est le plus grand bar lesbien à Montréal, mais il est aussi fréquenté par des gens de toutes les orientations. Sur quatre étages, on y retrouve toute une gamme de salles aux styles des plus différents : scène pour des spectacles de travestis, pistes pour danser, salle de billard, ambiance feutrée et architecture du XIXe siècle. Mon coin préféré est la terrasse sur le toit qui comporte une vue imprenable sur le Vieux-Port, où se tient une compétition internationale de feux d’artifice. Mais alors que spectacle pyrotechnique que j’attends depuis deux heures débute, un mec s’accoude à la balustrade et me cache la vue. Je ne peux m’empêcher de m’en plaindre au ...
... serveur. Celui-ci va avertir le monsieur, lui explique la situation… et comme la terrasse est pleine, il revient avec lui et me demande si je peux l’accepter à ma table, car c’est la seule place de libre. Oups ! Ce n’est pas du tout ce que j’avais en tête, mais comme j’étais en quelque sorte l’initiatrice de la demande, il m’est difficile de dire non. En fait, normalement, si un inconnu avait essayé cavalièrement de s’inviter à ma table, mon réflexe aurait été de refuser. Bon, un peu obligée de partager le même espace, nous nous sommes mis à converser. Daniel avait une conversation intéressante, discutant de voyages, de questions sociales, d’état d’âme. J’étais intriguée, j’avais de la difficulté à le situer. Il n’avait pas l’air gay, ni voyeur. Que faisait-il dans un bar de lesbiennes ? Je finis par le lui demander. Il m’avoua que malgré son physique viril, il avait l’impression d’être une femme en dedans de lui. Je souris et pensais-je : « encore une pogne pour draguer… ». C’était d’autant plus étonnant qu’il arborait une barbe assez fournie. Il m’expliqua qu’il était comédien et qu’il jouait un roi dans une pièce de théâtre qui s’était justement terminée le soir même. Il était assez précis sur ce que signifiait pour lui cette sensualité féminine : un rythme amoureux, des zones érogènes, une façon de ressentir la jouissance. À mesure que nous parlions (ou qu’il m’écoutait, car il écoutait davantage que bien des hommes que j’ai connus), je trouvais qu’il était l’inverse de ce que ...