Marie-Ange
Datte: 20/12/2020,
Catégories:
fh,
plage,
amour,
volupté,
Oral
init,
... — Nous en étions là. Lui debout, nu. Les mains accrochées dans mes cheveux, face au soleil couchant. Moi, aussi nue que lui, à genoux, présentant ma croupe au maquis. L’intimité en feu et presque repus de plaisir, en train d’aimer mon Homme avec ma bouche. Sous mes doigts, sous ma langue je sentais sa tension s’accroître, la pression de son plaisir monter et pas loin d’exploser. Je m’apprêtais à le boire, jusqu’à la dernière goutte, quand j’ai entendu deux coups de fusil… je n’ai pas compris immédiatement… Non ! Je n’ai pas du tout compris… Paul a joui dans ma bouche. Un long jet de plaisir, chaud, à la saveur un peu âcre. Dans cette explosion, il a marqué un soubresaut, une sorte de bond… que j’ai bloqué, instinctivement, avec mes mains sur les fesses, pour l’empêcher de sortir de ma bouche car je le voulais tout… tout entier… jusqu’au bout… Et puis… Et puis, il s’est affaissé, sur moi… Il s’est écroulé. Nouvelle pause, nouveau silence. Dans la lumière jaunâtre de la lampe tempête, vous pourrez voir deux larmes s’écouler et rouler sur les joues de Marie-Ange. A ce moment là, il vous faudra garder le silence. D’ailleurs, cela n’est pas difficile de garder le silence en pareille circonstance, tant la voix est rauque, portée par la nuit épaisse qui vous entoure, charge l’atmosphère d’une émotion tangible, prégnante. Votre propre respiration vous ferait alors presque sursauter de peur et les ailes des papillons de nuit résonnent comme des coups de fusils quand ils viennent ...
... heurter le verre chaud de la lampe… Puis, Marie-Ange lève les yeux vers la voûte célestes, étoilée, et continue son récit… — Il était là, nu, allongé à moitié sur moi, à moitié sur le lit de bruyères. D’abord, je n’ai pas compris. J’ai cru à une sorte de jeu, mais très vite j’ai réalisé… Quand je l’ai retourné, la poitrine musclée, chaude, qui un instant auparavant m’écrasait de tout son poids, se soulevait au rythme endiablé du plaisir qui montait, cette poitrine puissante et protectrice ne bougeait plus. Elle était inerte. Au dessus de son sein droit, deux trous noir d’où commençaient à sourdre du sang rouge vermeil… J’ai compris… Les deux coups de fusil… C’était pour Paul ! J’ai ouvert la bouche, cherchant de l’air et j’ai hurlé ! J’ai hurlé mon désespoir, ma peur, ma colère, ma tristesse, ma haine… J’ai hurlé jusqu’à ce que ma gorge me fasse mal, que plus aucun son ne puisse en sortir. Mes yeux, hagards, ne quittaient pas le visage de Paul. Il était magnifique. Ses grandes mèches blondes, presque des anglaises, de ses cheveux fins, encadraient un visage reposé, serein. Les lèvres, légèrement entrouvertes, laissaient à penser qu’il souriait, pour l’éternité. Pour l’éternité il souriait, comme s’il venait d’atteindre les rivages d’un pays à la félicité éternelle. Et moi, j’enserrais sa tête, baignant de larmes ce doux visage d’ange qui venait de m’aimer et qui dans un soubresaut mortel m’avait donné sa semence à boire dans un ultime geste d’amour et … d’adieu ! Marie-Ange se ...