Marion ; une veuve, une maman (6)
Datte: 02/01/2021,
Catégories:
Inceste / Tabou
Le lendemain, Marion joua les amnésiques. Elle fit comme si rien n’était arrivé, comme si ne pas l’évoquer rendait le souvenir moins lourd à porter, alors que c’était son refus de crever l’abcès qui la tourmentait. Après, ils furent accaparés par leur routine scolaire ; ils ne se retrouvaient qu’à l’heure du diner, où ils échangeaient des banalités dans une atmosphère délétère, avant de se séparer. Marion voulait la même chose que son fils, mais elle n’était pas prête à le reconnaître. Sa vie était devenue une longue succession de frustrations… Les vacances de Noël tombèrent à pic, leur permirent d’échapper à l’ambiance mortifère dans laquelle ils étaient englués. Traditionnellement, Marion passait les fêtes avec ses enfants, chez ses parents. Comme ils habitaient à l’autre bout de la France, ils faisaient le trajet en deux étapes. Pour la première fois cette année, elle ne voyagerait qu’avec Mathieu ; Martin avait pris du retard dans ses révisions, et il avait par conséquent prévu de les rejoindre sur place au dernier moment. Quand ils étaient plus jeunes, ce voyage offrait tous les attraits d’une véritable expédition aux deux garçons. Parcourir une longue distance, faire escale dans une ville inconnue, le repas au restaurant, et, pour finir en beauté, la nuit à l’hôtel ; les enfants raffolent du changement, ils sont friands de nouveauté. Mais Mathieu avait d’autres préoccupations désormais. Il se demandait combien de chambres sa mère avait réservées… Ils partirent juste ...
... après déjeuner, roulèrent dans un silence pesant, aussi peu enclins l’un que l’autre à briser la glace, à dissiper le malaise qui s’éternisait entre eux. Elle était sa mère, c’était elle la grande personne, il lui incombait de reprendre les choses en main, mais elle préférait faire l’autruche… Ils arrivèrent à destination en fin d’après-midi. Il neigeait, leur hôtel était ravissant ; il régnait, dans les rues et dans l’atmosphère, une ambiance digne d’un conte de Noël. On leur donna les clés à la réception, et ils montèrent prendre possession des lieux. Leur chambre était spacieuse, avec tout le confort nécessaire. Mathieu remarqua qu’il n’y avait qu’un grand lit, et Marion comprit tout de suite ce qui lui traversait l’esprit. — C’est quand même incroyable ! J’ai précisé que je voulais une chambre avec deux lits quand j’ai réservé … Sois gentil mon chéri, va voir s’ils peuvent faire quelque chose pour nous, rouspéta Marion d’une voix haut perchée. Mathieu ne dit rien, mais n’en pensait pas moins ; il était enchanté à l’idée de partager le même lit que sa mère, et il n’avait pas l’intention d’en demander un autre d’appoint. Il voulait profiter de cette aubaine inespérée. Il arriva devant le comptoir de la réception, et le vieil homme qui les avait enregistrés le dévisagea. — Tu désires quelque chose, mon garçon ? — Non Monsieur… enfin, peut-être, je ne sais pas… Ma mère a réservé une chambre avec deux lits… et il n’y en a qu’un, bredouilla-t-il en regardant ses pieds. — Je vois… ...