Plaisirs troubles - 4/5
Datte: 25/10/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Les femmes,
... blottie contre elle, à chaque fois, je sentais les bouffées de chaleur et les frissons me prendre, ma gorge se serrer, et trop de choses tourner en tempête dans ma tête. — Tu veux faire un bout de route avec moi ? Elle murmurait tout contre mon oreille, ses bras noués dans mon dos, repoussait mes cheveux du nez pour poser un baiser dans mon cou. Moi, comme une conne, mes yeux avaient fini de piquer : je pleurais tout doucement sur son épaule. Même pas fichue de lui répondre. Alors je secouais la tête pour dire oui. Oui oui oui ! Bien sûr que je voulais faire un bout de chemin avec elle, même si je savais pas du tout où il allait. Je sais plus combien de temps elle m’a bercée dans ses bras, debout toutes les deux entre son canapé et sa table ronde. Mais à un moment, ce début de chemin c’est dans sa chambre qu’il menait. Parce que c’était la chambre et que forcément ça passait par là ? Sans doute, oui, souvent les chemins qu’on suit à deux passent par un lit. Au début pas de mots, ou des mots qui comptent pas, des mots qui cachent ceux qu’on n’ose pas dire ou qu’on ne sait pas dire, « t’as pas froid ? » , « t’es bien ? », « tu trembles », « elle accouche quand, ta belle-sœur ? », « tu veux un thé ? un café ? », et de petits baisers comme des bises, des baisers en sourire, des baisers calmes, des baisers soufflés entre deux soupirs. Et non, je n’osais toujours pas glisser mes mains sous son gros pull de laine. Elle a tiré la couverture sur nous, pour nous faire un nid tout chaud ...
... où nous blottir, prétexte aussi à changer de position, nous serrer plus près, pour croire que le rouge à nos joues vient de la chaleur nouvelle et pas de nous. Le gris du soir a doucement envahi la chambre, et le noir de la nuit après. Il a plu, je crois. On était au chaud l’une de l’autre. Elle m’a parlé d’elle, son travail, ses amours, j’ai parlé de moi, celui que j’avais fui, le seul que j’aie jamais connu, nos jeux et les débordements. — Tu faisais tout ce qu’il voulait ? — Presque … je suis partie. — A quel moment ? — Il voulait … que je le fasse avec ses copains. — Que tu baises avec eux ? — Mmm … et puis un jour, je l’ai trouvé chez nous avec une autre fille … la goutte d’eau ! me suis barrée. Pendant six mois j’habitais chez mon frère et Babou et j’ai demandé ma mutation. Je supportais plus de le croiser, il me relançait tout le temps, il m’attendait à la sortie du boulot. — Je pourrai, moi, venir te chercher à la sortie du boulot ? — Ben oui ! — Même si je te bouscule un peu ? C’était … c’était ce que tu voulais, un peu, non ? — Je savais pas trop ce que je voulais … — Moi je sais ce que je voudrais ! — Quoi ? — Un baiser, là, tout de suite … et puis un baiser le matin quand on se réveille, prendre le p’tit déj avec toi et essuyer tes épaules après la douche, un baiser tous les matins en partant au boulot, et un autre tous les soirs quand tu rentrerais … — Ça fait beaucoup de baisers ! — Ouais ! Et puis me balader avec toi en te tenant la main, passer le samedi sous ...