Retour de l'internat (2)
Datte: 31/01/2021,
Catégories:
Partouze / Groupe
Me voilà bien : cent mètres au-dessus de la terre ferme, prisonnière de mon wagon, en compagnie d’une meute de militaires… La suite : Personne n’ose esquisser le moindre geste, ni même prononcer un mot. Seuls le vent et des grincements de tôles se font entendre et nous inquiètent. Le temps, au même titre que le train, semble en suspension. Les minutes sont longues, très longues, lorsqu’on voit défiler sa vie à défaut du paysage et qu’on se met à imaginer le pire. Un nouveau crachotement nous annonce une prise de parole officielle et donc des nouvelles : "des débris ont été dégagés des voies, et nous allons pouvoir avancer à nouveau. En revanche, le trafic est fortement ralenti, et le train roulera au pas jusqu’à nouvel ordre. Nous vous conseillons de vous répartir dans les compartiments-couchettes afin de passer la nuit confortablement." Un concert de grommellements accompagne la fermeture du micro. Je perçois même les sempiternelles insultes à l’encontre de la SNCF. Il n’y a cependant rien à faire, juste tirer son parti de la situation et faire contre mauvaise fortune bon cœur. Avant même de prévenir ma famille et mon copain, j’attrape mes nu-pieds et mon sac et me précipite dans le wagon voisin à la recherche du compartiment idéal, afin d’éviter de me retrouver coincée avec trois militaires en rut. De façon surprenante, aucun sifflet ne fuse. Peut-être est-ce la stupeur qui paralyse la meute, ou tout simplement le respect acquis lors de la formation militaire, mais ma ...
... sortie se déroule dans le plus grand silence. Je trouve assez vite mon bonheur : un jeune couple occupe un compartiment de quatre couchettes, et a laissé libres les deux du haut. Parfait ! Je salue mes nouveaux camarades de voyage, grimpe l’échelle et m’allonge sur ma couche après y avoir jeté mon sac. Mon soulagement est de courte durée, et la frustration reprend le dessus en découvrant que mon portable ne capte pas. Je n’ai plus qu’à compter sur la SNCF pour informer ma famille lorsqu’elle se présentera à la gare. Le couple s’absente pour aller se restaurer, et pendant une bonne demi-heure mon activité se résume à repousser gentiment les voyageurs en groupe, militaires compris, qui se présentent. Aucun ne se présente seul, nous passerons donc la nuit à trois. En revanche il est assez clair que toute la troupe est au courant du compartiment où j’ai trouvé refuge. Mes colocataires reviennent enfin, et c’est mon tour de chercher de quoi me sustenter. La nuit est progressivement tombée, l’éclairage artificiel tamisé a remplacé le soleil de mai, et les wagons semblent retrouver un peu de vie et d’animation, après les frayeurs de l’après-midi. Ma quête me fait traverser une bonne partie du train, assez pour apercevoir des uniformes dans la plupart des compartiments, même si certains ont déjà les rideaux fermés. Mon appétit à peu près satisfait, je rentre sans encombre. Les lumières sont déjà éteintes, je comprends sans peine le message du jeune couple, confirmé par les respirations ...