1. Remplacement - 1/2


    Datte: 02/02/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    — Hep-là ! Où elle va, la petite dame ! C’est interdit, par là ! Il avait le teint rougeaud et une grosse moustache, une veste de survêtement ouverte sur un maillot tâché de terre et un pantalon assorti dont la ceinture disparaissait sous son gros ventre. Grand. Vraiment grand. Imposant. — Bonjour ! Le vestiaire, c’est toujours au fond du couloir ? — Ah … oui ! Mais c’est pas un endroit pour les dames ! — Je suis la remplaçante de Marie-Jo. On vous a pas prévenu ? — Euh … si ! mais on m’a pas dit que c’était une gamine ! C’est pas bon, ça ! — Mais pas n’importe quelle gamine ! Gamine ! On est encore une gamine, à 22 ans ? Et puis j’ai pas le format gamine ! Je suis même plutôt grande pour une fille ! Je lui ai tendu la main, qu’il a noyée dans sa grande paluche. Je savais que sous ses airs d’ours, il ne me broierait pas la main … Je le regardais en souriant, les sourcils levés : — Alors José ! Toujours au poste ? Il plissait les yeux, tenait ma main avec précaution dans sa grande main enveloppante, sans la serrer, comme souvent les grands gars qui ont peur de casser tout ce qu’ils touchent : — On se connaît, demoiselle ? — Allez, cherche un peu … en dix ans j’ai un peu changé, c’est sûr ! Tu te rappelles pas des filles que tu fais sauter sur tes genoux ? — Corinne ? … Nom de dieu de nom de Dieu … c’est toi ? Oh ma puce ! Oh nom de Dieu ! Viens-là … Il a lâché ma main, m’a enveloppé de ses grands bras en me serrant contre son gros ventre, son visage noyé dans mes cheveux. Il ...
    ... riait ? Il pleurait aussi un peu. Il avait les yeux tout rouges et humides, la lèvre tremblante quand il m’a relâchée. Il me tenait aux épaules à bout de bras, me serrait encore contre lui, secouait la tête. — Oh ma petiote … tout ce temps … ça fait un choc … et t’étais où ? Ohlalala … quand Jean-Mi va te voir ! — Il est toujours là ? Il joue encore ? — Oh non, non …entraîneur, oh miladiou ! La petite Corinne … T’es drôlement belle ! Et puis t’as poussé ! Pour ça, t’as changé ! Il me poussait d’une main dans le dos et a ouvert la porte du vestiaire. Il criait : — Jean-Mi ! Jean-Mi viens voir qui je t’amène ! A ses cris, tous ceux qui étaient dans le vestiaire se sont retournés. Figés un instant, les yeux et la bouche grands ouverts de surprise. Deux ou trois se sont brusquement retournés, d’autres se sont précipitamment assis sur les bancs sous les porte-manteaux, tous se cachaient, d’une serviette ou de leurs mains en apercevant ma tignasse brune par l’ouverture de la porte. Dans le silence qui s’était installé, j’ai entendu que l’un d’eux se fâchait un peu : — Oh ! José ! ça va pas, non ? Ceux qui sortaient de la douche y retournaient en me voyant dans l’encadrement de la porte, le bras de José sur mes épaules. Tous ces grands gaillards, forts en gueule, étaient tout gênés qu’une fille les voit nus ! Jean-Mi est sorti de la douche à son tour, sa serviette dans une main, son shampooing dans l’autre : — Qu’est-ce que t’as à gueuler comme ça ! Oh … Il a enroulé sa serviette ...
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