Remplacement - 1/2
Datte: 02/02/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
... yeux, un petit sourire gêné aux lèvres, elle a un peu soulevé les épaules : — Pas tout de suite, quand même … tu sais ce que c’est … j’ai jamais été mariée … et puis je suis plus toute jeune … mais … J’ai pris ses mains dans les miennes sur ses genoux, je riais : — Je parlais pas de … juste le boulot ! — Ah ! Toujours pareil … mais quand même, une petite jeune comme toi … avec ces gaillards ! — T’en fais pas pour moi ! Ils me font pas peur, tu sais ! — T’as bien changé ! Je t’aurais pas reconnue. Je croyais que t’étais à la fac, ou quelque chose comme ça, qu’est-ce que tu fais là ? — Eh … les études, il faut des sous ! Alors je fais des petits boulots à droite à gauche, ma tante a pas trop les moyens. — Tu fais quoi, au juste ? — Kiné. Encore un an ! — Ça pourrait te servir, ici ! C’est qu’ils sont fragiles, certains, on dirait pas ! Y en a quelques-uns qui pourraient t’occuper ! Elle avait un petit sourire en coin en disant ça : — Toute jolie comme t’es, c’est sûr qu’ils auront plein de bobos à soigner ! Tu verras bien ! C’est leurs copines, qui risquent faire la tête ! Après ce que Marie-Jo m’avait dit, les sourires gênés de quelques-uns m’amusaient. Je voyais très bien à quoi ceux-là pensaient … quelques anciens, des petits jeunes aussi, à peu près de mon âge … sacrée Marie-Jo ! Je ne la jugeais pas ! Du tout ! Après tout, même si à l’époque je ne me rendais pas bien compte, j’avais vu pas mal des joueurs à la maison le soir ! Perpétuer la tradition ? J’y avais pensé … ...
... Eux aussi y ont pensé ? Je crois bien que oui. Pendant leur briefing, j’ai commencé ce pour quoi j’avais été embauchée. J’ai débarrassée la grande table au milieu du vestiaire des bouteilles de plastique qui traînaient, trié et plié les chasubles, et j’ai lavé le sol au jet d’eau. J’étais en train d’en finir, de repousser les eaux de rinçage vers les douches avec un grand balai quand le premier a passé la tête par la porte : — Corinne ? On va prendre une bière au Café de la gare … tu veux venir avec nous ? — Chez Jacquot ? — Oui … tu veux ? Pour faire connaissance … — Peut-être … je sais pas … tu me sors les poubelles ? J’y serais bien sûr allée de toute façon, mais voir avec quel empressement il a pris une des deux grandes poubelles et appelé un de ses potes pour la seconde, c’était amusant, et deux autres sont venus prendre les chasubles pour les ranger dans la réserve ! Jean-Mi appuyé dans l’encadrement de la porte se marrait : — Si tu t’y prends bien, demain c’est eux qui lavent ! — Et pourquoi pas ? Ils étaient un peu étonnés au café où je les ai rejoints quand je suis passée derrière le comptoir pour faire la bise à Jacquot et qu’il m’a soulevée dans ses bras, quand Claudia a abandonné sa cuisine pour venir m’embrasser. Jean-Mi avait passé le message. J’étais attendue. Jacquot secouait la tête et rigolait en voyant « les jeunots » se mettre en frais pour moi. Ils voulaient tout savoir, qui j’étais, d’où je venais et ce que je faisais, en profitaient au détour d’une ...