1. L'inconnue de l'Est-Express


    Datte: 09/02/2021, Catégories: fh, fplusag, frousses, extracon, inconnu, caférestau, Oral 69, pénétratio, occasion,

    ... elle a répondu. Autre chose que « je n’ai pas le temps de parler » (le plus courant), ou « dégage connard », auquel j’ai parfois droit. — Non, c’est vrai, vous êtes vraiment belle. Je ne vous ai jamais vue avant, vous habitez Paris ?— Non, je suis venue suivre une conférence. J’attends mon train.— Moi j’ai raté le mien. Deuxième case cochée. Elle n’a pas levé les yeux au ciel après le compliment habituel et j’ai pu rebondir sur sa réponse. Contact établi. Mais bon, elle accélère un peu le pas on dirait. C’est maintenant ou jamais. — Ça vous dirait qu’on attende notre train ensemble ? Dans un café par exemple ?— Non, pas forcément.— C’est dommage. On pourrait juste discuter un peu. Vous êtes vraiment très belle, j’aimerais bien qu’on fasse juste connaissance. On va au café, c’est juste à côté. Je la saoule un peu de paroles mais elle vient sortir de la gare et je ne sais pas où elle compte aller. Par chance, elle ralentit, regarde autour d’elle, au loin. Je réfléchis. Si elle attend son train, elle doit forcément rester dans le coin. Pourquoi sortir alors ? Ah, j’ai compris. Elle voulait fumer. Pendant qu’elle sort cigarettes et briquet de son sac elle s’est arrêtée. Elle ne va pas s’enfuir ; c’est ma chance. — Vous avez combien de temps ?— Mon train est à 51. Bingo ! L’enchaînement, elle ne peut pas ne pas s’en douter. — Ça nous laisse une demi-heure. Allez, ce serait sympa ; faut se laisser aller, un peu. C’est beau de se voir, comme ça, non ? On ne sait jamais… La dernière ...
    ... phrase est de trop, un peu lourdingue, qui peut l’effrayer. Mais justement, on ne sait jamais. On discute, on fait connaissance, quoi… — Bon. D’accord. À toi de jouer, Pascal… pour une fois, tu n’as pas eu à galérer. Pas du tout, même. Mais prudence. Ne pas effrayer, rester le jeune type subjugué. Surtout que, vue de face, je découvre que son corps juvénile et ses longs cheveux cachaient un visage à la quarantaine bien tapée. Des traits un peu marqués, sérieux, une expression presque triste qui donnent un air de résignation fataliste à cet accord. — C’est par là, il faut repasser de l’autre côté, dans la rue en face. On se tutoie ? ajouté-je tout en commençant à marcher à ses côtés.— Pourquoi ?— On pourrait tomber amoureux !— Je suis mariée, j’ai trois enfants, je ne suis absolument pas disponible. Parfait. Si elle n’a pas souri à mes bêtises, elle a vite compris et m’a présenté le challenge. Je connais par cœur cette manière de jeter une première pauvre barrière devant le prédateur. À croire qu’elles en font un test de départ… Quand elles nous trouvent moche, pas drôle, elles ne vont pas au café. Quand elles acceptent, c’est qu’au moins un de ces deux handicaps est écarté. Souvent, les deux. Alors elles se justifient comme ça, à leurs propres yeux. Ça leur donne meilleure conscience car l’annonce « attention fille pas facile » est censée nous tenir à distance. En apparence seulement ! Car le nombre d’enfants, le mari… le motif « d’indisponibilité » donné est rassurant pour ...
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