1. Un saint patron


    Datte: 13/02/2021, Catégories: Humour, Mature, Première fois

    ... pourtant n'en souffrait guère. Sans me vanter je mettais lesbouchées doubles pour complaire à mon maître et patron. Mon servicetournait au quart de poil. il n'y eût personne pour m'en faire reproche.On trouvait plutôt que j'en faisais trop et épuisais mes équipes. Aussipris-je comme une déchéance et humiliation au retour de maladie qu'onprit la liberté de scinder mon service et d'en octroyer une partie à uneprincipale rivale. C'était début d'un démantèlement. Les méchanteslangues me prophétisaient déjà le placard. Cela sentait le vent duboulet. Amenuisée je cru devoir me résoudre à une sage résignation. Al'époque je cherchais déjà une boîte où vendre mes services. Mais làaussi on m'objectait contre une expérience indéniable, un certain âge etde trop hautes prétentions financières.Enkystée en une forme de no man s land je rongeais mon frein. A l’époquele sexe me devint même un poids. Je faisais faux bonds à peu près à tousmes amants. De toute façon ceux-ci se détournaient de moi. J'eusl'impression d'avoir d'un coup mon âge. Il est vrai que j'avais atteintdepuis deux mois l'age fatidique de cinquante ans. Je me souviensj'avais accepté sans lutter qu'on opérât un changement de bureau oùj'abandonnais à ma rivale le mien plus spacieux contre un plus confinéet relégué en fond de couloir. J'entrais dans ma retraite et moncrépuscule. Le patron vint me voir non pas tant pour s'enquérir duchangement que pour mesurer mon dépit et pouvoir s'en réjouir. Je dusfrustrer sa victoire ...
    ... car je l'assurais ce jour-là d'un air absent quej'étais contente.Le temps et les circonstances pourtant travaillaient pour moi. Ils’avéra bientôt que cela tournait moins bien qu'avant. Beaucoup s'enplaignaient. J'eus pu exploiter l'affaire. Au contraire je marquaistoujours à leurs remarques ce même air d'absence et d’indifférence. Pourtout dire j'étais parti ailleurs comme au pays des morts. Du coup jepassais bientôt de l'était antérieur où j'étais honnie à celui présentoù l'on me prêtait toutes les vertus et qualités. Davantage en monassiette j'eus goûté à l'ironie de la chose mais je vous le dis ma viede travail m'était devenue à présent incolore et sans goût. Le nouveaupatron lui-même s'émut de ma torpeur. Il m'assura que je ne m'étais pastout à fait remise et que je devrais prendre des vacances.Il advint qu'à son tour ma rivale attrapa quelque bactérie et s'absentatrois mois durant. Le patron sollicita que je repris de son service lesdossiers les plus brûlants puis peu à peu m'ordonna de reprendre lemanagement des équipes ce comme avant. Je renaissais. Convoquée dans sonbureau j'y venais désormais volontiers. Je trouvais à cet hommemaintenant plus de charme et d'entregent. Je renouais avec le prestigeconféré par tout commandement. En le bureau contigu il y avait une joliesecrétaire qui était de mes ennemis. Je savais qu’elle était à présentla favorite. Elle tressaillait que je pus reprendre toute ma place etque je pus jusqu'à lui contester une place dans le lit de son ...