1. Elle a bouleversé mon quotidien


    Datte: 14/02/2021, Catégories: fh, noculotte, Oral

    Mon cher magasin… Le nouveau centre commercial avait ouvert ses portes depuis quelques mois déjà. Il ne marchait pas fort, mais j’avais décidé d’y ouvrir une boutique malgré tout. C’était ma treizième sous cette enseigne. Et comme à chaque ouverture de point de vente, je décidai de m’y consacrer totalement pendant les premiers mois, en faisant acte de présence de façon quotidienne. Il faut vous dire que depuis que je suis tout petit, j’ai une passion dévorante : je suis un fervent admirateur de BD. Je n’aime pas forcément tous les styles, mais je fais en sorte de tout connaître, le plus possible, disons. A la suite de la fermeture de l’usine dans laquelle je travaillais en tant que chimiste, je me suis retrouvé avec une belle somme d’argent en poche. C’était il y a vingt ans. À cette époque, je décidai de tout investir dans ma première librairie spécialisée dans la Bande Dessinée. Un bel emplacement, une belle décoration, un grand choix, tant dans les best-sellers que dans les séries les moins connues : voilà qui m’assura quasi-immédiatement une renommée grandissante. Ma boutique marchait bien. Je décidai alors d’en ouvrir d’autres très rapidement. C’est ainsi qu’au bout de vingt ans, je me retrouvai à la tête d’un groupe de douze librairies spécialisées, toutes basées en région parisienne. Cette treizième boutique devait être la dernière, car je voulais à présent profiter pleinement après les années de dingue que j’avais vécues. Ceux qui sont dans le commerce savent de ...
    ... quoi je parle. Néanmoins, je m’investissais totalement dans cette librairie qui devait être plus grande… plus belle… et surtout encore plus rentable ! que les autres. Le 6 juin, j’ouvrais les rideaux de fer sur mon dernier bébé. Le magasin était pourvu de tabourets très design, sur lesquels les gens pouvaient prendre le temps de découvrir les ouvrages. Les allées étaient larges, soignées, parquetées en merbau sombre, et de petits éclairages permettaient d’obtenir une ambiance très intimiste. 6 juin, 19 heures : chiffres d’affaire = 0 J’étais dépité. Malgré les campagnes de publicité dans les environs immédiats, les rares curieux ne s’étaient pas transformés en clients. Jamais je n’avais rencontré un tel désert commercial. Je décidai de prendre mon mal en patience : après tout, il faisait tellement beau dehors que les clients préféraient sans doute se promener au grand air… et j’allai me faire couler un café dans l’arrière-salle. Lorsque je revins dans la boutique, un couple regardait quelques ouvrages très connus, dans la série des XIII et autres Largo Winch. Je les laissai tranquilles, voyant que Monsieur s’y connaissait un peu. Au bout de quelques instants, Madame se dirigea vers moi. En levant les yeux, je fus incapable de parler. Je n’avais tout d’abord vu que la veste noire un peu longue, de dos. Mais alors que cette femme s’approchait, je pus voir un visage d’une beauté réellement frappante. Elle était magnifique. Une chevelure noire de jais, des yeux verts sur un grand ...
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