ON / OFF - Histoires de Sexe

ON / OFF

... j’ai la capacité de lire les pensées, toi, tu peux modifier celles-ci ! » Une petite pause, juste le temps de le regarder bien droit dans les yeux, et d’ajouter : — Franck,tu as le même don que moi ! Elle le laisse digérer la nouvelle, en levant son verre de vin vers lui, comme pour trinquer. Et elle le vide d’un coup. Franck est abasourdi. Son esprit est en éveil, les rouages tournent, mais il n’arrive pas à intégrer toutes ces informations. — Il faut maintenant apprendre à dominer tout ça, continue-t-elle. Ce que tu as fait lors de la conférence tout à l’heure, montre que tu n’as aucune idée de la puissance de ce pouvoir. Je fais partie d’un petit groupe de gens qui ont, quasi tous, le même don. Cela fait quelques années que je les côtoie, grâce à Nadine. Ce groupe s’appelle les Hypno-Teasers. Nous n’utilisons l’hypnotisme qu’à des fins de bienveillance. Jamais pour se venger, jamais pour faire du mal et jamais pour avoir une quelconque ascendance sur autrui. Jamais non plus pour voler, excepté… certaines personnes. Mais ça je t’expliquerai plus tard. Les Hypno-Teasers se réunissent une fois par mois. L’idée générale, c’est le partage. À chaque rencontre – nous sommes une vingtaine –, l’un d’entre nous explique comment il a réalise tel ou tel « tour » – Isabelle a fait le signe des guillemets en l’air en disant cela. Et nous faisons ensuite un atelier de travaux pratiques, dans lequel nous essayons de reproduire l’événement en petit groupe. Il n’y a jamais eu aucun ...

... jugement entre les participants, parce que, entre autres, nous devons signer une charte de bonnes manières. Elle se lève et va se resservir un verre de vin. Franck, plus par automatisme que par réflexion, termine le sien. — Tu dois t’exercer à prendre le contrôle de la pensée d’autrui, sans qu’il ne s’en rende compte. La mèche de cheveux et le décolleté, tout à l’heure, c’était pas mal… mais j’ai tout de suite « senti » que c’était toi qui me manipulais. Tout comme tu as senti que c’était moi qui levais ta main. Regarde maintenant ta chemise. Il baisse la tête et voit que tous les boutons de sa chemise sont défaits. De haut en bas. Isabelle éclate de rire en voyant la tête de Franck. Il est bouche bée, les yeux écarquillés. Le pauvre, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Pourtant, c’était bien lui qui a ouvert cette chemise. Pas de doute là-dessus. — Tu vois ce que je veux dire ?— Oui, je crois. Mais je ne comprends pas comment tu as fait, dit-il en se reboutonnant. Ses premiers mots depuis qu’ils étaient entrés dans ce salon ! — C’est pour cette raison que je t’ai emmené ici. J’aimerais que tu te concentres, que tu fermes les yeux et que tu essaies d’écouter.— Qu’est-ce que je dois écouter ?— Dans un premier temps, ce qu’il y a autour de toi.— Heu… non… pas comme ça. Je ne pourrai jamais me concentrer. Tout a été trop vite. Je n’arrive pas à penser. Laisse-moi un peu le temps d’assimiler tout cela, OK ? Et puis… je commence à avoir très faim.— Chinois ? Italien ? Grec ? Français ? ...