Une robe bleue et un mollet galbé
Datte: 02/03/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
hotel,
voyage,
amour,
Oral
pénétratio,
... fruit. Dès lors, le gobelet sale, les cadres sérieux et les pas sérieux, les final calls, le brouhaha de l’aérogare, tout s’efface. Il n’y a plus que toi. Je mange mon croissant d’un air détaché mais tous mes sens sont tournés vers toi. Tu as ouvert ton ordinateur et tu écris. Qu’écris-tu ? À qui écris-tu ? Tu es de biais je ne peux pas voir ton écran. Je vois ta main gauche s’agiter sur le clavier et ton bras et ton épaule nue. Ta peau est claire, à peine bronzée. Pas de bagues. Tu as des cheveux bruns, mi-longs, retenus en queue-de-cheval par une barrette. Style classique, sobre, chic. Sur tes genoux une veste en coton blanc qui recouvre ta robe. Et puis je vois tes jambes qui calent un sac plein de dossiers posés à tes pieds. Tu portes des ballerines noires aux bords découpés en vagues et desquelles on devine un joli pied. Et le mollet gauche que j’aperçois avec un genou… J’ai toujours trouvé qu’un mollet galbé était empreint d’un érotisme fort. Le tien est ferme, forme une courbe parfaite et joue sous le tabouret avec le sac qui régulièrement se couche et que tu relèves dans un geste affolant pour mon imagination. L’envie de caresser ce mollet est immense. Mais nous ne nous connaissons pas et il est 7 h à Orly. Je prends prétexte du croissant terminé pour me lever et aller jeter la serviette ce qui me permet de te regarder à distance. Tu es penchée sur ton ordinateur, cette robe bleue si attirante, si femme, si belle. Tu n’es pas très grande et dois avoir la ...
... trentaine. Je reviens lentement vers ma place et tu tapes continuellement sur cet ordinateur, sans relever la tête, sans me voir. Je maudis ton accaparant destinataire. Je reviens lentement, fixement et par ta droite pour passer derrière toi, juste au moment où tu envoies un mail et où ta page d’accueil de messagerie s’affiche avec ton nom : Manon Grandrepos. C’est le signe. Sans doute, aurais-je pris mon avion pour Milan et puis j’aurais travaillé la semaine, avalé les dossiers et les sandwichs, parlementé avec ces distributeurs italiens et puis je serais rentré et la robe bleue aurait rejoint les souvenirs évanescents de nos plaisirs fugaces et contemplatifs. Mais là, ton nom qui m’est offert, c’est le destin. Tu prends une autre dimension. Forcément nous sommes faits pour vivre quelque chose de plus. Sinon pourquoi ? Et puis tout s’accélère. Tu fermes l’ordinateur, tu te lèves et t’éloignes vers les toilettes. Un regard à ma montre et je file. Nous embarquons. Je m’installe à bord, rangée 17. Je regarde l’avion se remplir et soudain tu apparais. Le destin est généreux, une place est libre à ma droite. Forcément tu vas t’y asseoir et quand je te vois dépasser la rangée, je suis furieux. Je me rêve chevalier pour te rejoindre, appeler l’hôtesse et lui expliquer. Je ne suis que cadre et je me tais. Milan, un carrousel à bagages, les valises s’étirent. Tu disparais dans la foule. Le réveil sonne. Je me suis couché sans message de ta part. Je checke. Rien. Douche, métro, boulot. Les ...