1. Les Poèmes du Silence


    Datte: 29/10/2017, Catégories: nonéro, poésie,

    ... tambour, orage menaçant Fend l’ardoise sous le poids desséché Tuiles sèches de gouttes effacées Souille les sentiers d’une blessure En feu qui rougeoie et fissure L’herbe tendre qui ploie sous l’humidité Murmure de pluie résonne, apprivoisé Frissonne sur le vert feuillu d’une forêt Vacarme muet claironne et verse l’eau Hissez pavillon en flammes, souquez matelots ! Emplissez l’air de bouffantes fumées Alcool de pierre suintant de la plaie Tonnerre d’éclats ruine la vallée Pluie qui fracasse et gifle la forêt Et frappe et crible les rameaux lacérés Comme autant de flèches aiguisées par l’eau Transpercent sous le claquement sec des chevaux Dont les sabots raient le ciel au galop Vampires en fuite, levez vos lèvres en lambeaux ! Récoltez en vous cette pluie battante et farouche Goûtez sa pureté contre la douceur de votre bouche ! Donnez au monde votre pluie de sang bienfaiteur Qui embrase la terre rouge d’une coulée de pleurs ! MA VALLÉE Qu’elle était belle ma vallée Et son paysage bigarré ! La lune comme une synapse Entre le ciel creux et du jaspe Drôle de pierre en vérité Qui allume, feu fulgurant, Des étincelles d’électricité Avec un oh ! lugubre ululement ! Qu’elle était douce ma vallée Et son herbe toute coupée Par des vaches imbéciles qui ruminent Lâchent du fumier et font grise-mine ! Une subtile odeur de province Aux effluves blafardes d’une juteuse fumée ! Une roue qui peine et qui grince Roule au bas d’une colline qui s’est jetée D’une morne bicyclette. Voilà qu’elle ...
    ... guette Le rivage d’Éros et ses ancêtres En quête de sots et de guêtres ! — Mais que vois-je ? Des étoiles hystériques en voyage Le long d’une voûte sourde et bête, Du coton dans ses oreilles. Ô ciel de fête ! Le voici qui illumine ces mortelles étoiles ! Qui rient et voyagent à poil ! Nue et si verte vallée Province inconnue au manteau fêlé ! Nues ces étoiles gloussantes Témoins d’une danse endimanchée ! — Donc : Que fais-je si tard À me soucier de chimères Moi qui me marre Seule et le cœur en bière ? BARBIER À CONFESSE ! Ah ! quel rêve curieux Qui fredonne un bruit d’essieu Au creux d’une démence, du milieu D’un âge, que commande le Vieux ! Ah ! quelle drôle de vie ! Qui se lamente et se ravit Des glycines lentes en plein midi ! Quelle ombre ; quelle cruelle mélodie ! — Mais que dis-je ? On croirait mal, Cette morale qui s’afflige ! Qui écoute les plaintes, S’infiltrant entre les plinthes, Qui résonnent, écho monotone, Au fin fond d’une vallée d’automne ? Qui comprend les mornes appels, Au babillage de ritournelle, Ex-voto d’un troublant aveu, Se perdant au giron tremblant D’une : « qu’elle était belle, cette hirondelle ! » — Voyons, quel est le sens d’un Dieu ? Et Jackie qui me demande Picotement, paupières tiraillées ; du rimmel ? Douleur au fond des yeux Et le rimmel qui cligne, fondu, haletant ? Voyons, on y croit pas, on se lamente ! Et d’un cri perçant aux livides promesses Mitaines d’hiver et barbier à confesse J’imite le Marionnettiste, ô Vieux, ô Carapace D’un reflet ...