1. Les douze portes...


    Datte: 10/03/2021, Catégories: h, cérébral, revede, Masturbation jeu,

    ... oreilles bourdonnent et ce battement lancinant m’empêche de bien entendre si quelqu’un arrive. D’instinct, je me retourne, mais cela ne me sauve guère : la paroi arrière de l’ascenseur n’est qu’un grand miroir, et je me vois dans ma nudité extrême ! Je rougis et mes joues prennent la couleur de mon gland qui reste encore pointé vers l’horizontale. A chaque étage, c’est maintenant pareil : mon cœur bat, mes poings se crispent, je tremble d’appréhension ! Et je ne cesse de penser qu’il est inutile d’envisager un inversement de la manœuvre, car l’ascenseur ne remontera qu’à partir du moment où il aura satisfait à toutes les commandes d’arrêts, sans exception aucune ! Mes propres commandes aventureuses. Mon ineptie ! J’ai le souffle court et la respiration irrégulière quand j’arrive enfin au premier. Vite, appuyer sur le 15 ! Retour à la casa, illico presto, comme on dit ici ! Et puis, non ! Zut et rezut ! J’y suis, j’y vais ! La lumière du couloir est éteinte, mais je trouve facilement la porte de ma madone aux yeux marine. Je sais qu’elle est juste là, juste derrière. Je n’entends aucun bruit à l’intérieur. A l’extérieur non plus, et c’est tant mieux : et si cet ascenseur se remettait en marche ! Même l’escalier de secours ne constituerait pas une planche de salut, car il est perpétuellement emprunté par de nombreux locataires qui ont la flemme d’attendre, ou qui veulent entretenir leur sacro-sainte forme physique. Mais mon agitation est plus forte que tout : j’imagine ...
    ... maintenant ma déesse dans son lit, aussi nue que je le suis devant sa porte. Je m’imagine son corps, parfait et merveilleux ! Qu’elle me susurre des mots débauchés : « petit foufou, me baiser ici, dans le vestibule, c’est le pompon ! « Je la prends, je la pénètre, je jouis, j’éjacule … sur le paillasson de l’entrée, représentant un hiboux ahuri. Un peu sur mes orteils, aussi. J’aurais dû prendre un kleenex ou quelque chose du même métal pour m’essuyer, car, maintenant que je suis de retour dans l’ascenseur, ma verge goutte comme un vieux robinet de métairie. Mais le trajet inverse va durer moins longtemps, parce que cette fois-ci, je refuse l’omnibus ! Je ne veux plus connaître cette peur au ventre, cette trouille prenant aux couilles ( sorry, c’est pour la rime ), cette angoisse tenaillante de me faire surprendre. Je me regarde dans le miroir et il me plaît de constater que je n’ai plus aucune érection. J’ai joui tout mon saoul et je me sens plus calme, décontracté, apaisé. Personne ne peut plus arrêter l’ascenseur, maintenant, et je vais vite aller boire un dernier verre, bien tapé, à la santé de mon Esméralda. C’est presque en courant que je regagne mes pénates, non sans avoir jeté un dernier regard vers l’élévateur damné, objet de tant d’épouvantes à la descente, sa seconde fonction. A l’embrasure de ma porte, que j’avais laissée entrouverte – où donc aurais-je pu mettre la clef ? – mon brave chien m’attend, comme s’il avait connu la crainte que je le quitte pour toujours. Brave ...