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Jardin d Eden
Datte: 15/03/2021, Catégories: Mature, Voyeur / Exhib / Nudisme
... bout de l'allée. Il semblait qu'elle baissait la tête sous unimmense fardeau. Peut-être m'appelait-elle au secours. Je savais quedemain au même endroit nous sacrifierons au même rite. Laisserais-jepasser ces dix jours de stage sans lui parler ou provoquer du moinsquelque chose ? Mon tourment devint infernal. Chaque nuit je décidaisque ce serait sûrement pour demain.Il ne restait plus que trois jours. La lâcheté l'emportait. Je mefaisais une montagne de cette épreuve. Que pouvais-je lui dire enl'abordant ? De toutes parts je me trouvais ridicule. Seul un divinhasard pouvait m'aider. Il vint incidemment. Ce jour-là desmarionnettistes vinrent nous infliger leur spectacle au bout du jardin.Nombre de badauds y accoururent sauf la belle et moi. Nous échangeâmesun bref regard complice qui témoignait de notre désapprobation. Notregoût méprisait ce cirque. En effet notre moment de lecture nous était volé.La belle tout en me fixant droit dans les yeux cette fois s'enquit deson ballet traditionnel du pied. Elle me signifiait comme pour meconsoler que ses arabesques du pied m'étaient destinées. J'eus alors ungeste vulgaire et incongru. Sans crier gare ma main se posa à un endroitsignificatif du pantalon où elle pouvait distinguer le peu d'unrenflement. Je bandais et je voulais qu’elle le sache. Aussi vins-jeavec mon doigt à caresser à mesure ma bosse. Je lui attestais autant dudésir grossier que j'avais pour elle. Nous avions banni toute équivoqueentre nous.Elle sembla point ne s'en ...
... offusquer continuant de plus belle son jeu depied. Son regard exprimait qu'elle acceptait notre connivence et quenous pourrions aller plus loin. A ce moment elle se leva après avoirrengainé son pied dans son escarpin. Déjà elle s'éloignait. Derrièretoujours la clameur imbécile des clowns et des badauds. J'hésitais de melever et de la suivre. Elle s'éloignait inexorablement tel Eurydice.Soudain chu de sa poche sur le sol comme un mouchoir. En un instant jecourus le ramasser. Elle dut entendre ma course se retournant.Elle était de taille moyenne et avait les yeux gris. Plus jolie que jen'avais cru. Aujourd'hui je penche que ce mouchoir perdu avait étéprémédité. Elle avait aidé au hasard. La garce avait plus d'un tour dansmon sac. Je bredouillais de vaines paroles. Elle d'une voix claire merépondit : "Ce vacarme m'a fait perdre tous mes moyens." A cela je crusajouter avec une pointe d'ironie contrainte : "Fuyons donc la canaille."Imposant ma compagnie je feins d'aller en la même direction. Ellesouriait à présent. Je n'étais pas moins heureux qu'elle.Me raccrochant à Duras j'hasardais : "Elle aurait su rendre ce momentd’apparence insignifiant, si sublime." Cette femme pour marquer sa forceet sa supériorité rétorqua à mon propos benêt : "Vil flatteur. VotreVigny aurait détesté ma Duras !" J'éclatais de rire. Je ne m'attendaispas à ce coup de semonce. Je convins qu'elle avait raison. Je luiavouais que j'avais choisi Vigny par hasard et le regrettait. Mon goûtallait à d'autres ...