Ilona
Datte: 16/03/2021,
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... ne t’ai pas inventé ? Pourquoi cette femme dit-elle que tu n’existes pas vraiment ?— Parce que les gens que l’on fréquente sur Internet n’existent jamais tant qu’on ne les a pas rencontrés pour de vrai. Et nous ne nous sommes pas rencontrés. Donc, je n’existe pas.— Et là alors ? Ça compte pas ? Mais Wellington les interrompit : — Je crois qu’il est l’heure, Monsieur, fit-il remarquer. Les autres semblèrent acquiescer. Icare ajouta même que le ronronnement devenait insupportable et qu’il allait devoir partir. Enfin, c’est ce qu’Ilona crut qu’il disait, sans en être certaine, car sa voix se noyait dans le vacarme. Elle ferma les yeux quand les cloches électroniques annoncèrent un message. Une voix l’informa de l’arrivée en gare de Rennes. Rennes, trois minutes d’arrêt. Quand elle rouvrit les yeux, le train ralentissait et quelques voyageurs du wagon se levaient déjà pour rassembler leurs bagages. Sur le siège à côté d’Ilona, son voisin, un gaillard en costume gris, s’excusa de la déranger pour atteindre le couloir. De l’autre côté de l’allée, une jeune Algérienne lisait un magazine en mâchant un chewing-gum et, à côté d’elle, un Asiatique imperturbable paraissait plongé dans de profondes méditations. Elle aperçut aussi un quinquagénaire excentrique portant gilet brodé et moustache coiffée. Il aidait une fausse blonde beaucoup trop maquillée à descendre sa valise, non sans oser de furtifs coups d’œil dans son décolleté béant. Pendant que les voyageurs concernés descendaient en ...
... gare de Rennes, Ilona essaya de croiser le regard de sa jeune voisine au chewing-gum. Peine perdue, elle ne leva pas le nez de sa revue. Comble de la déception, elle se leva calmement quand tous les autres furent descendus, attrapa son petit sac qu’elle gardait sous son siège, et sortit du wagon pour disparaître dans Rennes sans un regard pour Ilona. Quand le train redémarra lentement quelques secondes plus tard, Ilona repensa à son étrange rêve. Partout, dans le train, sur les quais, elle voyait des dizaines de gens bien réels. Mais elle les voyait comme au travers d’une vitre, sans pouvoir échanger avec eux plus qu’un regard ou, parfois, de l’argent. Pourtant, quelque part, l’esprit d’un homme la hantait, bien plus compréhensible que tous ces inconnus, mais intangible, irréel et impossible. Icare n’existait pas. Il n’était que l’idée qu’elle se faisait de lui. En scrutant les quais, elle vit des familles se retrouver, des amants se séparer, des amis s’accompagner, et tout cela semblait beaucoup plus étranger que cet homme rêvé qu’elle avait dans la tête. Elle vit aussi un homme seul, sur le quai. Il regardait le train. Légèrement voûté, accompagné d’un chien, il portait une parka vert kaki et un pantalon taché. Ses cheveux et la masse noire de sa barbe lui mangeaient le visage. Leurs regards s’accrochèrent. En regardant Ilona s’éloigner, il lui fit signe de la main. Sur son front, un sourcil trop hirsute semblait se décoller… Voilà pourquoi certaines femmes me rappellent ...