Yoko et le Sumi-e...
Datte: 31/03/2021,
Catégories:
f,
asie,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
Yoko, nue, se réinstalle à genoux sur son coussin, devant sa planche à dessin. Une longue table basse, étroite et longue. Du plat de la main, elle caresse le papier de soie qui est couché sur le bois. Puis, dans un geste lent, elle croise les mains devant elle, joint ses doigts et étire ses bras le plus loin possible pour décontracter tous ses muscles. Puis, elle s’empare d’un gros pinceau à manche trapu et aux poils longs et soyeux, formant une grosse goutte qui se termine en une pointe acérée. Doucement, elle frotte la pointe du pinceau sur la pierre d’encre, la charge du mélange d’eau et de poudre et s’applique délicatement à en parfaire la pointe. Elle lève les yeux, droit devant elle, face au mur blanc de son atelier, ferme les yeux, calme sa respiration, incline légèrement sa tête, abaisse sa main vers la table, suspend son geste à quelques millimètres de la feuille et attend. Yoko prend une grande aspiration, puis le pinceau dessine enfin une série d’arabesques continues plus ou moins appuyées, trace des pleins et des délies sur la feuille blanche et diaphane. En quatre, puis six, puis sept et enfin huit lignes d’inégale longueurs, d’inégale épaisseurs, les traits se rassemblent et forment une femme nue, de dos, les fesses rebondies, la main soutenant la tête, tournant un buste aux seins lourds. Yoko, lève son pinceau, le repose sur le chevalet suspendu au-dessus du godet d’eau et expulse lentement l’air qu’elle avait bloqué dans ses poumons durant tout le tracé. ...
... Elle redresse son dos. Pose ses deux mains à plat sur ses cuisses nues et contemple le résultat de sa méditation. Elle a passé l’après-midi à observer le modèle, à l’école d’art. Quatre heures durant lesquels ses camarades, dans un bruissement incessant, se sont tous escrimés à rendre sur les feuilles de papier dessin, le corps sculptural du modèle. Une femme de quarante ans, potelée, les fesses charnues mais fermes. Le ventre rebondie, descendant doucement vers un pubis où la toison noire et frisée cachait son intimité. Les seins, aux mamelons ronds, aux larges aréoles brunes, ressemblaient à deux gros melons qui avaient tendance à s’affaisser. La lourde chevelure noire, ramenée en un chignon, tenue par deux aiguilles, perdait de sa tenue au fur et à mesure de l’avancée des travaux de pose. Yoko, durant les quatre heures d’atelier, à la grande surprise de tous, n’avait pas esquissé le moindre dessin. Yoko, durant ces quatre heures, était restée assise, à sa place, sans bouger. Elle n’avait eu de cesse de s’imprégner du modèle, retenant les lignes de forces, les gravant dans sa mémoire. Maintenant, au calme, chez elle, devant sa feuille blanche, elle pouvait retranscrire ce qu’elle avait vu cet après-midi, avec une pureté de ligne qui ferait pâlir ses camarades le lendemain. Au fur et à mesure que son travail avance, que les feuilles blanches et opalines se couvrent de traits, Yoko s’oblige à calmer le feu intérieur qui anime son esprit d’artiste du Sumi-e, cet art du dessin ...